19/11/98
Aide alimentaire à la Russie- intervention dOlivier Dupuis
Dupuis (ARE). - Monsieur le Président, M. Bertens l'a dit de façon diplomatique, mais je crois qu'on peut le dire de façon plus directe. La réalité, c'est que nous sommes prisonniers, aujourd'hui, de nos crédits à la Russie. Évidemment, devant une situation humanitaire désastreuse comme celle que connaît la Russie, le groupe de l'alliance radicale européenne, va voter pour cette résolution en faveur de l'aide humanitaire à la Russie. Mais la vérité, c'est que nous n'avons pas de politique à l'égard de la Russie et que nous ne parvenons pas à en avoir une parce que les Russes, grâce à nos crédits et grâce au pouvoir que ceux-ci leur donnent indirectement sur nos banques, sont en mesure de faire ce qu'ils veulent: ils restent sourds aux demandes de l'Union européenne; ils ne procèdent pas aux privatisations, des terres surtout, qui donneraient à la Russie la possibilité de produire ce dont elle a besoin pour sa consommation. Nous sommes donc complètement coincés, dans l'impossibilité de promouvoir et de renfor
cer une politique de réforme en Russie. C'est là le vrai problème: l'absence, encore une fois, de politique européenne.