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De Perlinghi Alexandre - 4 dicembre 1998
Maintenant, la cour

LIBERATION

Par JACQUES AMALRIC

Le vendredi 27 novembre 1998

La raison d'Etat n'a jamais fait bon ménage avec les

droits de l'homme. C'est parce que cette évidence a

pu être vérifiée mille fois qu'on ne sait trop s'il faut se

réjouir ou s'interroger après les martiales déclarations

que nos deux principaux dirigeants ont consacrées à la

courageuse décision des lords britanniques. »Il n'est pas

acceptable que des crimes puissent demeurer impunis ,

a déclaré Jacques Chirac. »C'est une joie, c'est un

mauvaise nouvelle pour les dictateurs , s'est exclamé de

son côté Lionel Jospin.

Notre expectative devant tant de fermeté apparente est

d'autant plus profonde que la France officielle, qui se

soucie comme d'une guigne des crimes en tous genres

accumulés par Saddam Hussein et qui a accepté que

Slobodan Milosevic ne soit pas poursuivi pour crimes

de guerre par le Tribunal international chargé de

l'ex-Yougoslavie, reçoit en ce moment même un

dictateur qui a sans doute bien plus de sang sur les

mains que le tyran retraité chilien : Laurent-Désiré

Kabila. Existerait-il donc pour nos dirigeants deux

catégories de criminels internationaux, les »inutiles ,

sans pouvoir, dont les forfaits mériteraient d'être punis,

et les »utiles , toujours au pouvoir, forts de leurs

capacités de nuisance et auxquels on reconnaîtrait

l'impunité pour des raisons politiques, diplomatiques ou

commerciales ? Force est de répondre par l'affirmative.

Et force est de reconnaître que Jacques Chirac comme

Lionel Jospin ont un peu beaucoup joué avec les mots et

l'émotion publique.

Il leur reste cependant une solution s'ils veulent,

demain, apparaître aussi résolus et déterminés que des

lords britanniques ou le président de Démocratie

libérale : accélérer au maximum, comme vient de le

demander Alain Madelin, la ratification de l'acte

fondateur de la Cour criminelle internationale, signé par

la France en juillet à Rome. Ce texte non rétroactif est

certes imparfait, truffé d'échappatoires, miné par de

multiples restrictions, mais il a au moins le mérite

d'exister et d'en finir avec le principe d'impunité et le

dogme de respectabilité des criminels au pouvoir ainsi

que de tous leurs affidés. Plus qu'une réforme, son

entrée en vigueur constituerait une révolution.

 
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