INQUIETUDE DE L'UE ET DE L'OSCE - M. DUPUIS DEMANDE A L'UE DE RECONNAITRE L'UCK COMME SON PRINCIPAL INTERLOCUTEUR
Agence europe, 29/12/98
Le député européen Olivier Dupuis (Alliance Radicale, belge) a réagi à la reprise de la violence au Kosovo des derniers jours en dénonçant "l'obstination avec laquelle l'Union européenne continue de feindre que les opérations de Milosevic au Kosovo sont des opérations de police, alors qu'elles procèdent d'un dessein planifié qui a comme objectif le "nettoyage" de toute présence albanaise d'une partie substantielle du Kosovo". selon lui, l'Union européenne doit en particulier "tout de suite": - reconnaître l'UCK (l'Armée de Libération du Kosovo) comme "son principal interlocuteur" au Kosovo; - demander "la réactivation des forces de l'OTAN en vue d'une intervention contre les infrastructures militaire du régime de Belgrade"; - demander "solennellement" au Procureur et au Président du Tribunal de La Haye de vérifier la possibilité d'"inculper immédiatement Milosevic"; - retirer immédiatement du Kosovo les observateurs de l'OSCE, "otages de milosevic". En revanche, le ministre norvégien des affaires étrangères
Knut Vollebaek, qui présidera le Conseil de l'OSCE en 1999, a dit à la presse, selon AFP, que l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe est "adaptée" à des missions comme celle qui lui a été confiée au Kosovo. Cependant, M. Vollebaek (qui formera en 1999 une Troïka de l'OSCE avec son prédécesseur, son homologue polonais Bronislaw Geremek, et avec le ministre autrichien des affaires étrangères Wolfgang Schüssel, qui assumera la présidence en exercice de l'OSCE en 2000), a souligné que des "signes alarmants nous parviennent du Kosovo", même si la trêve semblait être respectée en ce début de semaine. Quant à M. Geremek, président en exercice de l'OSCE jusqu'à la fin de l'année, il a dit à Vienne que, si l'escalade de la violence se poursuit, "l'OSCE devra revoir les formes de son action au Kosovo, dans le contexte d'une plus grande implication de la communauté internationale, pour trouver une solution pacifique au conflit". L'Envoyé spécial de l'Union européenne pour le Kosovo, l'ambassadeur W
olfgang Petritsch, a noté pour sa part que la présence même des observateurs doit contribuer à pacifier la situation au Kosovo: les instruments de contrôle et de mise en oeuvre du cessez-le-feu sont développés au fur et à mesure, a-t-il remarqué.