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Conferenza Partito radicale
Partito Radicale Lapo - 11 gennaio 1999
FORUM UNESCO, VERSIONE FRANCESE.

Questa è la versione in francese del testo precedente il tutto si può trovare all'indirizzo:

www.unesco.org/aforum/index-actu.html

Lapo.

LES FUTURS DE LA CULTURE.

Quel futur pour les langues au XXIe siècle?

De Stephen WURM et Laurent SAGART

[Stephen Wurm est Professeur émérite de linguistique et directeur de recherches à l'Australian National University, Research School of Pacific and Asian Studies. Il est président du Comité international permanent des linguistes et président de l'Académie australienne des sciences. Outre de nombreux articles et essais, il a notamment dirigé la publication de Endangered Languages (1991), de l'Atlas of the World Languages in Danger of Disappearing (1996) et de l'Atlas of Languages of Intercultural Communication in the Pacific, Asia and the Americas (1997).]

Stephen WURM rappelle que 3 000 langues, sur un total de 6 000, sont aujourd'hui menacées de disparition. Cette menace a des degrés variables, si par exemple les enfants d'une communauté linguistique souhaitent parler un autre langage ou si une communauté est proche d'un ensemble dominant dont la langue est différente. En outre, le danger varie selon les âges des personnes qui utilisent telle langue. Dans un climat d'oppression, des langues peuvent survivre sans que cela se sache (ce fut le cas dans l'ex-URSS). D'une manière générale, les personnes concernées par l'éventuelle disparition d'une langue utilisent plusieurs langages, au risque de voir disparaître la langue minoritaire. Le bi ou le multilinguisme serait-il quoi qu'il en soit la solution ? Sans doute d'autant que les personnes multilingues ont des capacités supérieures aux monolingues (mémoire active, meilleure capacité d'apprentissage...).

Pourquoi préserver des langues minoritaires ? Les langues de l'humanité sont partie intégrante de son patrimoine. Dès lors, chaque langue représente une vision unique du monde. En outre, toute langue a sa propre littérature et sa mythologie. Préserver une langue revient à préserver les droits d'une communauté et donc de l'humanité. A cet égard, il faut souligner l'appui des langues minoritaires par les gouvernements suite à la prise de conscience des communautés (Cf le Canada face aux Indiens ou le gouvernement japonais et les Aïnus).

D'une manière générale, les pays où plusieurs langues sont utilisées, comme la Suisse ou l'Inde, abritent des systèmes d'éducation très spécifiques. L'éducation est basée sur la langue écrite, ce qui pose problème. Pourtant, ces pays recommencent à pratiquer le multilinguisme, avec une langue dominante mais aussi une diversité dans l'éducation. Parallèlement, les linguistes se sont progressivement intéressés aux langues menacées (comme le prouve l'édition d'un atlas des langues, grâce notamment à l'appui de l'UNESCO). Force est de constater que des langues sont moribondes. Cela dit, 50 langues jadis menacées, avec 8 ou 10 pratiquants, sont couramment parlées, avec par exemple plus de 500 utilisateurs. Les efforts doivent donc être poursuivis.

Laurent SAGART souligne tout d'abord un paradoxe : le nombre d'hommes augmente fortement mais le nombre de langues parlées dans le monde diminue ! Il est vrai qu'un petit nombre de langues sont porteuses de modernité. De plus, des langues sont utilisées par de petites communautés dont les modes de vie n'incitent pas à l'optimisme quant à leur avenir.

Appauvrissement de l'héritage culturel, disparition de littératures orales, perte définitive d'une énorme quantité d'informations scientifiques... : les conséquences de la disparition de langues sont multiples. Comment d'ailleurs les langues meurent-elles ? Cette évolution peut être graduelle, lorsque notamment deux groupes cohabitent, avec deux langues et une tendance à négliger la langue qui n'est pas celle du groupe dominant. Les enfants sont alors incités à parler " l'autre langue ". Ce fut le cas pour les dialectes en France ou en Australie. Néanmoins, des tendances font que des langues émergent, par exemple lorsque des dialectes deviennent des langues. Mais cette logique bénéfique s'inscrit dans le long terme alors que les effets destructeurs sont forts et immédiats. Certains facteurs aident les langues à résister (langue nationale, littérature écrite, le fait de représenter un symbole fort de l'identité nationale...).

Les langues en danger sont nombreuses, sur tous les continents. Le Pacifique est la région de la diversité, avec par exemple plus de 900 langues en Nouvelle-Guinée, mais les populations sont peu élevées ; chaque langue est donc parlée par peu de personnes, d'où de forts risques. C'est pourquoi les pouvoirs publics devraient appuyer le multilinguisme, en rendant la fierté de sa langue à une communauté par exemple. Reste que les possibilités de sauvetage sont de fait limitées. L'urgence pour l'humanité est donc de préserver autant de données que possible sur les langues et les cultures. L'on peut aussi voir les choses sous un angle positif pour le prochain siècle : la diminution du nombre des langues dans le monde pourrait permettre une meilleure éducation, des traductions, une plus grande communauté de pensée...

 
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