CENSURE A LA COMMISSION: QUI A TRAVAILLE POUR LE ROI DE PRUSSE ? LA CANDIDATURE DE M. KOHL A LA PRESIDENCE DE LA COMMISSION FAITE PAR M. SANTER DIMANCHE ETAIT-ELLE UNE BOUTADE ?
Déclaration de Gianfranco Dell'Alba et Olivier Dupuis, députés du Groupe Alliance Radicale Européenne
Strasbourg, le 14 janvier 1999. "En repoussant par 293 'contre' et 231 voix 'pour' la motion de censure contre la Commission et en votant la résolution PSE/ARE/GUE qui indique clairement à la Commission l'examen de conscience et les réformes urgentes qu'elle est appellée à réaliser de toute urgence, le Parlement européen a fait preuve d'une sagesse dont il n'a pas encore l'exacte mesure.
Il apparaît en effet clairement - et plus encore à la lumière des votes - que derrière les différentes positions revendiquées par ceux qui ont soutenu la motion de censure, se cachait un dessein aussi précis qu'ambitieux: destabiliser cette Commission et en abbattre son Président pour faire appel 'au plus illustre des citoyens européens' et lui ouvrir la voie à une présidence intérimaire (tout au moins au début) de la Commission européenne. Tout cela alors que sont inscrits à l'agenda de la Présidence allemande de l'Union rien moins que l'agenda 2000, les contributions des Etats membres au budget de l'Union, la réforme de la Politique Agricole Commune.
Est-ce en ce sens qu'il faut lire les déclarations de M. Santer ce dimanche en faveur d'une candidature de M. Kohl à la présidence de la Commission? Comment lire autrement la persistance, trois jours après les déclarations de soutien à la Commission du Chancellier Schroeder, d'une quasi unanimité des députés SPD au PE (ainsi que d'une unanimité des députés CDU/CSU et Grünen) en faveur de la censure à la Commission ? Comment lire autrement les rumeurs annonçant la tenue prochaine à Francfort d'un Sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement ?
Tout en reconnaissant la valeur que constituerait une candidature d'Helmut Kohl à la Présidence de la Commission, il convient de souligner que dans ce contexte, le résultat des votes de ce matin constitue indiscutablement une victoire majeure pour le Parlement et une mise en garde claire à la Commission qui lui permet toutefois d'aller au terme de son mandat. Espérons que cette victoire sera le prélude d'une alliance stratégique entre le Parlement européen et la Commission en faveur d'une avancée substancielle de l'Union sur la voie fédérale et qu'elle sera comprise par ceux qui, au sein du Conseil, pensent pouvoir continuer à faire l'économie d'un Parlement fort et d'une Commission forte."