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Partito Radicale Centro Radicale - 18 gennaio 1999
Kosovo/massacre de Racak

Murailles à abattre

par Jacques Amalric

Libération, lundi 18 janvier 1999

Le marathon qui conduira (peut-être) un jour à l'établissement d'une réelle justice internationale est interminable. Et parfois désespérant. La sinistre comédie qui se déroule à Phnom Penh, et dont le but avéré est tout simplement de passer par pertes et profits de l'histoire les innombrables victimes du génocide commis par le régime Pol Pot, illustre les murailles qu'il reste encore à abattre. Elles sont innombrables. Et la moins solide n'est sans doute pas ce réseau de relations compromettantes que dirigeants khmers rouges ont su tisser, alors qu'ils étaient au pouvoir ou après, avec plusieurs capitales et non des moindres. Bangkok sans doute, Pékin assurément, mais aussi Washington et Paris, pour ne rien dire de l'administration onusienne placée alors sous la houlette de Boutros Boutros-Ghali. Les arguments alors invoqués sont connus: lutte contre l'hégémonisme vietnamien pour les uns, réalisme, nécessité de l'oubli et promotion de la paix pour les autres. A l'heure de la justice, ils pèsent malheureuseme

nt lourd dans la balance et expliquent bien des réticences enregistrées ici et là. Le même genre de vieilles compromissions explique le net manque d'enthousiasme de Washington à la perspective d'un procès en Europe d'Augusto Pinochet. La chose, bien sûr, n'a pas échappé à Slobodan

Milosevic, qui ne donnerait pas un kopeck de la vie d'un non-Serbe. Il ne se fait certes pas d'illusion sur sa cote de popularité dans les capitales occidentales, mais il sait, comme il l'a montré lors des négociations de Dayton, monnayer au prix fort son rôle de dictateur utile. Conscient de ce que les Occidentaux ne veulent à aucun prix d'une intervention de leurs forces au sol, d'une indépendance du Kosovo ou de toute autre modification de frontières dans les Balkans, il sait aussi aujourd'hui jusqu'où aller trop loin. C'est ce froid raisonnement qui explique la sauvagerie des assassinats de civils commis à Racak sous l'oeil impuissant des observateurs désarmés de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE). Reste à savoir si l'Otan va demain relever le défi ou en rester une fois de plus au registre des admonestations.

 
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