Trois questions à Olivier Dupuis
Propos recueillis par Jean Bénetière
Fréquences Libres, mars 1999
Député européen d'origine belge et vivant en Italie depuis plusieurs années, Olivier Dupuis est membre du groupe Alliance radicale européenne. Il s'est fait élire sur la liste des radicaux italiens de Marco Pannella. Il décrit les particularités de Radio Radicale, une station à part sur la bande Fm italienne.
Pouvez-vous nous présenter cette radio ?
Elle a été créée en 1977 par des militants du parti radical. Elle transmet 24h sur 24h des informations politiques. La classe politique, les militants et les journalistes écoutent tout particulièrement sa revue de presse du matin, d'une quarantaine de minutes, très développée. Cette station sans publicité couvre 80% du territoire et son auditorat varie de 900 000 à 1 millions d'auditeurs/jour. En Italie, le parti radical est le seul à posséder une station. Le parti communiste n'en a plus, même s'il demeure une mouvance de gauche autour de Radio Popolare, dont la tête de réseau est basée à Milan.
Quel rôle cette station a-t-elle joué récemment?
Radio Radicale a retransmis, sur sa deuxième fréquence, l'intégralité des travaux de la conférence diplomatique pour la constitution du Tribunal pénal international et permanent, qui s'est tenue à Rome du
15 juin au 15 juillet 1998. A cette occasion, la radio a offert à tous les délégués des Etats et des Ong, ainsi qu'aux journalistes, un petit poste préréglé sur sa fréquence, ce qui leur permettait de suivre les débats en direct quand ils ne se trouvaient pas sur place. Cette conférence s'est termi, née de façon positive, puisque 120 Etats ont voté en faveur de la création de ce tribunal et que 71 Etats ont ratifié ses statuts dans les semaines qui ont suivi.
Ces débats ont été retransmis sans commentaires ni analyses ?
Oui. C'est un peu la philosophie des fondateurs de cette radio: éviter toute médiation, toute interprétation et tout filtre. Autre exemple : les travaux de la chambre des députés et du sénat. Ils sont retransmis en direct, après une présentation succincte du débat et de son objet, un point c'est tout. Pour cette conférence, nous avons adopté la même approche.