15 avril 1999
Débat sur le situation en Birmanie - Intervention d'Olivier Dupuis
Dupuis (ARE). - Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je ne vais pas m'étendre sur la nature du régime birman - je pense que nous sommes tous d'accord -. M. Bertens, Mme Maij-Weggen et M. Vecchi viennent d'en parler. Je pense que ce sur quoi il faut s'interroger, d'autant plus que pour une fois l'Union, avec la Commission et le commissaire Marin en particulier, avec le Conseil - et cela c'est plutôt une exception - et évidemment notre Parle-ment, a eu une position très claire par rapport à la Birmanie. Le problème, c'est la question posée par M. Vecchi: la Birmanie est-elle vraiment isolée? Je pense que non, parce que si elle l'était vraiment, les sanctions que nous avons instaurées auraient provoqué des effets. La vérité, c'est que la Birmanie est dotée de soutiens très forts, en particulier - et en peut regretter l'absence de notre commissaire Brittan - la Birmanie est très fortement soutenue par la Chine, tant sur le plan économique que militaire, et c'est ce qui lui permet de
continuer à réprimer, à empêcher tout développement démocratique. Donc, il faudrait commencer, en ce qui concerne la Birmanie, comme la Corée du Nord, autre pays qui a les faveurs du commissaire Brittan, à exercer des pressions sur la Chine pour qu'elle intervienne auprès des autorités birmanes et celles de la Corée du Nord pour aboutir finalement à des changements. Autre soutien de la Birmanie: notre système prohibitionniste mondial en matière de drogue. Nous savons que la Birmanie est un des plus grands producteurs et si elle réussit à avoir les moyens de s'offrir le luxe de se passer du soutien des pays occidentaux, c'est parce qu'elle a de l'argent et beaucoup d'argent, grâce au commerce de la drogue.