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Kosovo/UCK/Interview à Hashim Thaçi

LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DOIT ENVOYER DES TROUPES AU SOL AU KOSOVO

par Natalie Nougayrède et Nathaniel Herzberg

Le Monde, 29 mai 1999

Comment réagissez-vous à l'inculpation de Slobodan Milosevic par le TPIY ?

- C'est une décision juste, bien qu'elle intervienne un peu tard. Cela signifie que la communauté internationale prend le problème du Kosovo très au sérieux. je pense que le temps de Slobodan Milosevic est terminé. il n'a plus aucune légitimité pour discuter avec qui que ce soit sur une solution politique. Ceux qui peuvent régler ce problème sont les Kosovars et la communauté internationale. il capitulera.

- Quelle place accordez-vous aux efforts diplomatiques, notamment ceux des Russes, pour parvenir à un règlement négocié ?

- Je salue le rôle de la Russie dans le processus politique, mais je ne pense pas qu'ils puissent résoudre le problème. Ils peuvent être un facteur positif, en relation avec les Serbes, mais ils ne sont pas la clef du problème. Une solution diplomatique viendra avec le temps. J'y travaille ici. Mais la communauté internationale doit faire plus, et envoyer des troupes au sol au Kosovo. C'est la seule condition pour parvenir à un règlement. Sans cela, Belgrade n'acceptera pas de solution politique."

- Quel rôle aurait l'UCK en cas d'offensive terrestre des Occidentaux ?

- L'UCK est l'armée du Kosovo. Elle fait ce qu'elle peut faire. Elle a fait des progrès importants dans sa professionnalisation et sa démocratisation, et aussi dans les opérations contre les Serbes. La communauté internationale, désormais, comprend mieux l'UCK. L'UCK et l'OTAN combattent contre un seul ennemi, et je pense que les deux gagneront ensemble, rapidement, au Kosovo.

- Est-il vrai que l'UCK a donné des Indications à l'OTAN sur les sites à bombarder au Kosovo ?

- C'est possible mais, de toute façon, je pense que l'OTAN dispose de toutes les informations. Il y a eu quelques erreurs techniques de l'OTAN, notamment contre les troupes de l'UCK, mais nous comprenons que cela puisse se produire dans une guerre. .

- Ibrahim Rugova se trouve en visite à Paris en même temps que vous. Vous êtes-vous rencontrés?

- Je suis venu ici en visite officielle, mais pas pour Rugova. Je lui ai écrit, il y a dix jours, une lettre pour l'inviter à venir me rencontrer. Je souhaitais que nous parlions des représentants de la LDK (Ligue démocratique du Kosovo, parti de M. Rugova) qui, selon les termes de nos accords, devaient siéger dans mon gouvernement. J'attends toujours une réponse.

- Quelle légitimité accordez-vous à Ibrahim Rugova ?

- Celle d'un groupe de la LDK. J'ai des contacts directs avec les organes de ce parti. Eux-mêmes affirment que Rugova ne les contacteplus. Il a monopolisé le parti. Et n'a de contacts qu'avec ses gardes du corps.

Il a pourtant été acclamé par des réfugiés en Macédoine........

Utiliser les réfugiés pour faire de la concurrence politique n'est pas très correct. Rugova ne connaît ni le peuple, ni le Kosovo. A Pristina, il ne se déplaçait qu'entre son bureau et sa maison. Moi aussi, j'ai été acclamé par des réfugiés, mais je ne prétends pas pour autant qu'ils sont tous avec Thaçi. Je suis le premier ministre du Kosovo. J'ai conduit la délégation à Rambouillet. J'ai de nombreux contacts avec les Occidentaux. Ils comprennent que le Kosovo a désormais des institutions, qu'il faut respecter, au-delà de la personnalité d'un homme, de son clan ou de son parti. Tout ce que dit Rugova n'est pas si important car il ne contrôle plus la réalité politique et militaire. Il n'appartient plus à l'avenir du Kosovo.

- Continuez-vous d'envisager une autonomie substantielle pour le Kosovo, telle que la prévoit le texte de Rambouillet, que vous avez signé?

- Les accords de Rambouillet constituent une bonne base. L'autonomie prévue par les accords est ce-pendant une autonomie provisoire combinée à un référendum d'auto détermination. Ce n'est pas très clair dans le texte mais disons qu'il y a un processus pour que les gens se prononcent sur le statut futur de la province.

- En cas de déploiement d'une force Internationale au Kosovo, dans le cadre d'un plan de paix, l'UCK acceptera-t-elle d'être désarmée?

- A Rambouillet, nous avons surtout travaillé sur la paix au Kosovo. Et nous avons eu davantage de guerre. Aujourd'hui, nous acceptons la transformation politique et militaire de l'UCK. Nous n'avons pas besoin d'une armée de 20 000 hommes. Nous avons besoin de nous réorganiser. A cela, nous travaillons avec la communauté internationale.

- Si l'OTAN atteint ses buts de guerre, comment voyez-vous le futur gouvernement du Kosovo ? - Il faudra préparer des élections libres, élire des institutions. Les pays occidentaux devront nous soutenir et nous aider à les mettre un oeuvre. Et provisoirement, pourquoi pas un protectorat?

 
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