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Partito Radicale Centro Radicale - 16 giugno 1999
Corée du Nord/Corée du Sud/combats

BATAILLE NAVALE ENTRE LES DEUX COREES

Séoul a coulé un torpilleur du Nord dans la zone tampon.

par Romain Franklin

Libération, le 16 juin 1999

La guerre des nerfs que se livrent depuis le 8 juin les

deux Corées dans le bras de mer qui prolonge la DMZ (zone démilitarisée) pouvait presque, jusqu'alors, prêter à sourire. Les vedettes de la marine sud-coréenne s'employaient depuis neuf jours à pourchasser cinq ou six torpilleurs nord-coréens escortant une flottille d'une vingtaine de chalutiers venus écumer cette zone maritime interdite. Ils venaient ostensiblement jeter leurs rets dans cette zone hautement réputée pour la qualité de ses crabes. Apparemment soucieuse de ne pas en venir aux armes, la marine sud-coréenne pourchassait et repoussait les vaisseaux du Nord en les éperonnant. Trois navires avaient ainsi été endommagés, le 11 juin. Provocation armée. Hier, la partie de cache-cache navale s'est mal terminée. Un torpilleur du Nord (un P-6 de 80 tonnes) a été envoyé par le fond par la marine du Sud, tandis que cinq patrouilleurs ont été gravement touchés. Selon Séoul, sept marins sud-coréens ont été blessés et cinq navires sudistes endommagés. On ignorait encore, hier soir, le bilan d'éventuelles vict

imes nord-coréennes. La Corée du Nord communiste a aussitôt accusé le Sud d'être responsable de cette provocation armée qui place les deux pays, affirme Pyongyang, au bord de la guerre. Le régime de Kim Jong-Il a accusé la Corée du Sud d'avoir infiltré douze navires de guerre dans ses propres eaux territoriales. Décrétée unilatéralement par le commandement des Nations unies après la signature de l'armistice de 1953 qui mit fin à la guerre de Corée, cette zone tampon est située dans les eaux territoriales des deux pays. Elle est contestée par Pyongyang depuis les années 70, mais jusqu'alors les chalutiers du Nord qui y pénétraient rebroussaient chemin dès que s'approchaient les patrouilleurs du Sud. L'incident d'hier aurait commencé après qu'un patrouilleur sud-coréen eut tenté d'éperonner le torpilleur nord-coréen pour tenter de l'empêcher de pénétrer dans la zone tampon. Le torpilleur a pris l'initiative d'ouvrir le feu, affirme Séoul. Différend maritime. Cet accrochage est survenu tout juste trente minutes

avant que le deux Corées n'entament de pourparlers dans le village frontière de Panmunjom, justement à propos de ce différend maritime. Les Etats-Unis, qui se sont récemment engagés à livrer 400 000 tonnes d'aide alimentaire à la Corée du Nord, où sévit une famine due à l'effondrement de l'économie, avaient fait pression sur Pyongyang pour qu'il accepte ces négociations. Les officiels nord-coréens qui se sont présentés ont exprimé à brûle-pourpoint des protestations très détaillées sur l'incident, prenant de court leurs interlocuteurs du commandement des Nations unies. Ce qui fait dire à Séoul que l'épisode aurait été préparé par le Nord, qui parait à l'affût d'un prétexte pour provoquer l'échec d'importants pourparlers qui doivent se tenir entre les deux Corées, lundi prochain à Pékin. Cette reprise du dialogue intercoréen semble en effet avoir été l'une des préconditionsimposées à Pyongyang pour la livraison de l'aide alimentaire par les Etats-Unis, qui ont envoyé, fin mai, l'émissaire William Perry en Co

rée du Nord. Aide économique. Perry aurait mis le régime face à un dilemme en proposant, également au nom de Tokyo et de Séoul, une reconnaissance diplomatique et une aide économique importante, en échange d'un abandon total de ses orientations militaristes. Le pouvoir communiste, qui est parvenu jusqu'alors avec succès à monnayer sa capacité de nuisance (nucléaire notamment, en obtenant, en 1994, la livraison de 400 000 tonnes de pétrole par an et deux centrales nucléaires modernes contre la fermeture de ses centrales proliférantes), semble avoir conclu que l'ouverture au monde que supposait l'acceptation d'un tel marché aboutirait à saborder le parti unique. En guise de réponse, la presse du Nord expliqua peu après le départ de William Perry que l'effondrement de l'Union soviétique et de l'Europe de l'Est était à mettre sur le compte de l'ouverture de ces pays à l'idéologie impérialiste, et qu'il n'était pas question de suivre leur sillage.

 
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