Strasbourg, le 16 novembre 1999
DIMENSION ENVIRONNEMENTALE DE LA POLITIQUE ENERGETIQUE EUROPEENNE INTERVENTION DOLIVIER DUPUIS
Dupuis (NI). - Monsieur le Président, je voudrais tout d'abord féliciter le rapporteur, surtout pour son habileté à extraire la question nucléaire de ce rapport. Mais au-delà de cela, je pense, comme lui, que le problème de notre Parlement est que nous ne trouvons pas le moment d'affronter d'une façon générale et approfondie la question de la politique énergétique. C'est dû au lacunes du Traité, des traités, et peut-être aussi à notre Parlement. De fait, avec l'élaboration, récemment, d'un rapport sur les énergies renouvelables, on assiste à un saucissonnage de cette question qui est pourtant fondamentale: je suis là aussi d'accord avec notre rapporteur et avec de nombreux intervenants. S'agissant de ce rapport, nous ne pouvons pas le limiter aux incidences environnementales liées au CO 2 . C'est là un aspect très important du problème, mais comme l'ont dit M. Belder et d'autres intervenants, il y a beaucoup d'autres aspects, en particulier du nucléaire, mais pas seulement du nucléaire, qui ont des incidence
s écologiques et qu'il faudra donc affronter. Le problème se situe aussi au niveau des crédits. Faute d'une politique unique en matière énergétique, l'Union européenne multiplie les crédits, en particulier ceux destinés à la recherche. C'est la preuve qu'il existe en filigrane une politique qui privilégie encore aujourd'hui le nucléaire, ce qui, à mes yeux, n'est plus tolérable. L'objectif des 12 % des énergies renouvelables est tout à fait insuffisant et malgré cela nous risquons de ne pas l'atteindre. Il est donc urgent d'unifier ce débat énergétique afin de déterminer exactement nos choix d'investissement et de mettre un terme à ces contradictions qui font que cinq membres au moins de l'Union européenne, l'Autriche, l'Italie, le Danemark, le Portugal et la Grèce, qui ne recourent pas à l'énergie nucléaire, sont obligés de financer une politique qui est, à plus de 50 %, encore subventionnée par l'Union européenne en matière de nucléaire. Il est urgent, je pense, d'ouvrir un débat pour avoir une vraie discu
ssion sur la question de l'énergie et ne plus pratiquer la politique du saucissonnage comme cela a été le cas jusqu'aujourd'hui.