CIG: ENTRE ORGUEIL ET DIGNITE, LE PARLEMENT EUROPEEN A DEJA CHOISI. COMME TOUJOURS.
Déclaration d'Olivier Dupuis, député européen et secrétaire du Parti Radical
Bruxelles, le 14 janvier 2000. »Il ne faut pas être grand devin pour prévoir que mercredi prochain, ou un peu plus tard, la Commission Constitutionnelle et, ensuite, le Parlement européen tout entier, se prononceront en faveur de l'avis prévu par l'Article 48 du Traité et que la Conférence Intergouvernementale pourra donc commencer ses travaux comme prévu.
En échange de quoi ? D'une promesse - par ailleurs déjà donnée par la Présidence portugaise - de prendre bonne note des revendications aussi nombreuses que connues du Parlement européen. Avec le secret espoir que l'une ou l'autre de celles-ci traversera, indemne, les arcanes de la CIG, permettant ainsi au PE de revendiquer orgueilleusement une nouvelle 'victoire' et un renforcement de son rôle et de ses pouvoirs. Et en faisant l'impasse sur une certitude : la prochaine CIG en appelle déjà une autre.
Il s'agit-là d'une conception pour le moins syndicaliste ou corporatiste de la dignité et du rôle qui devraient être ceux d'un Parlement qui se veut tel. Car ainsi faisant, le Parlement ne fait rien d'autre que sacrifier les intérêts supérieurs de l'Union qui, ne lui en déplaisent, sont, aujourd'hui plus que jamais, communs à toutes les institutions - à commencer par le Conseil - et se résument en un seul objectif : permettre les réformes et l'approfondissement dans une Union à 25 ou 30 membres. En termes institutionnels et en termes d'agenda de la CIG, cela devrait se traduire 'seulement' par l'ajout des points 'codécision constitutionnelle', 'simplification constitutionnelle' (notamment au travers de la division en deux parties du Traité) et révision des procédures de 'coopération renforcée'.
'Comme toujours' aurait dit Jacques Brel.