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Partito Radicale Centro Radicale - 4 febbraio 2000
UE/PE: Autriche

Ultime appel de l'Europe à l'Autriche démocratique

L'Autriche, et aussi le PPE et Prodi, au coeur du débat: les députés secouent les consciences et règlent leurs comptes.

Par André Riche

Le Soir, le 3 février 2000

Le président de la République autrichienne doit accepter ou refuser ce jeudi la coalition entre les conservateurs de Wolfgang Schüssel (ÖVP) et le parti xénophobe de Jörg Haider (FPÖ). C'est un tournant pour l'Europe. Et le Parlement européen l'a souligné hier à sa façon, dans un débat très engagé, parfois inspiré, parfois puant.

Si certains en ont appelé aux consciences, à l'histoire, à l'esprit des pères fondateurs, d'autres, à l'extrême droite, en ont profité pour dénoncer l'ingérence de l'Europe dans les souverainetés nationales et dans le choix démocratique du peuple autrichien. Les amis de Jörg Haider se sont montrés à visage découvert et ils ne sont pas si rares: par exemple Frank Vanhecke, du Vlaams Blok, Christiana Muscardini, de l'Union pour l'Europe des nations (UEN), ou Olivier Dupuis, radical belge élu sur la liste Bonino, qui, à son tour, injuria la Belgique en invoquant l'affaire Dutroux. Tout ceux-là pataugeaient dans la même mare insalubre que Bruno Gollnisch, du Front national: Si on ouvre ce débat, on ouvre une brèche redoutable dans le principe de la souveraineté des Etats, s'était écrié Gollnisch, d'entrée de jeu.

Mais le débat eut lieu, ne leur en déplaise. Un débat souvent peuplé d'allégories animalières, et pour cause: c'est bien de la bête immonde qu'il s'agissait. Jörg Haider est d'ailleurs un amateur de fables: Il règne une excitation dans le poulailler européen alors que le renard n'y est pas encore entré, déclare-t-il, visiblement peu assagi, dans un entretien à paraître ce jeudi dans »Die Zeit . Pour certains députés, l'animal est plus dangereux: Wolfgang Schüssel va se lancer au cou d'un tigre, a averti le leader libéral, Pat Cox. Pour le social-démocrate autrichien Hannes Swoboda, les conservateurs autrichiens sont partis se promener avec le loup dans le bois, jusqu'au jour où ils seront mangés...

En prélude au débat, le secrétaire d'Etat portugais, Francisco Seixas da Costa, chaleureusement applaudi, avait réexpliqué la nécessité d'agir: L'Europe n'est pas seulement une union économique, mais une communauté de valeurs et de principes. Romano Prodi, un peu plus ferme que ces derniers jours, a averti que la moindre infraction envers ces valeurs sera poursuivie de la manière la plus dure.

Mais Prodi ne s'en est pas tiré facilement. Si certains députés ont approuvé l'approche légaliste de la Commission, qui ne réagira que sur des faits, d'autres en revanche ont déploré sa mollesse, comme la socialiste française Marie-Noëlle Lienemann: Attention! Les fascistes comptent sur la mollesse des démocraties!

Socialistes et démocrates-chrétiens n'ont pu éviter la collision frontale. Le leader du PPE, Hans-Gert Poettering, a reproché aux socialistes autrichiens d'avoir saboté une coalition avec les conservateurs. Si Pöttering se revendiquait de l'esprit antinazi des pères fondateurs, sans convaincre, sa colistière autrichienne Ursula Stenzel faisait froid dans le dos : Ce qui se passe en Autriche est tout à fait normal. L'alternance est assurée, put-on entendre. Et de considérer encore et toujours l'Autriche comme la première victime de la dictature hitlérienne...

La contestation interne du PPE était impossible à cacher. Ainsi le Français François Bayrou, qui menace de quitter le PPE si les Autrichiens n'en sont pas exclus, a déclaré que si la démocratie chrétienne a un sens, elle doit faire comprendre aux conservateurs autrichiens que l'alliance avec le FPÖ est incompatible avec ses valeurs.

Ce jeudi, une majorité des députés devrait approuver une résolution selon laquelle l'accession au pouvoir de Haider et des siens signifierait une légitimation de l'extrême droite en Europe. Juste trop tard?

 
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