UE/CLONAGE: la décision britannique suscite de vives réserves
19/08/2000 (Agence Europe)
La proposition britannique d'autoriser, à certaines conditions, le clonage humain à des fins thérapeutiques (voir EUROPE d'hier, p.2) a suscité des réactions négatives dans certains Etats membres de l'UE. Ainsi, en Allemagne la ministre de la santé Andrea Fischer, interrogée à la radio, a mis en garde contre toute "décision précipitée", et a souligné la nécessité de "peser le pour et le contre face à un possible danger": selon elle, l'argument selon lequel on pourrait, grâce au clonage humain, soigner des maladies comme celles d'Alzheimer et de Parkinson est insuffisant. La recherche permet d'autres alternatives que l'utilisation des embryons, a-t-elle affirmé. En Italie, c'est la ministre pour les relations avec le Parlement, Patrizia Toja, qui a qualifié la position britannique de "très, très grave". Par ailleurs, Antonio Tajani, élu européen de Forza Italia, a demandé à Romano Prodi d'intervenir, alors que la parlementaire européenne Emma Bonino s'est dissociée des critiques à l'égard de Tony Blair, en af
firmant que la légalisation constitue "la meilleure garantie contre le Far West" dans ce domaine.
Quant à Noëlle Lenoir, présidente du Comité européen d'éthique (qui doit se prononcer sur ces questions le 15 novembre), elle a dit à Libération que "la décision britannique pose le problème de l'utilisation de l'embryon à une échelle quasi industrielle".
Rappelons que l'Article 3.2 du Projet de Charte des droits fondamentaux de l'UE (voir EUROPE/Documents N.2202, publié le 4 août) prévoit "l'interdiction du clonage reproductif des êtres humains" et que, dans les recommandations des experts britanniques, qui doivent encore être approuvées par le Parlement, le clonage à des fins reproductives reste interdit.