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Partito Radicale Centro Radicale - 23 agosto 2000
Vietnam/Sous-Commission de l'ONU sur les discriminations : communiqué d'Action pour la démocratie au Vietnam

Communiqué de presse

Palais des Nations, Genève, le 15 août 2000

52ème session de la Sous-Commission des Droits de l'Homme de l'ONU: Le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l'Homme dénonce l'absence de liberté d'expression et de religion au Vietnam, la pratique légalisée et persistante de la détention arbitraire et le travail forcé.

M. Vo Van Ai, Vice-Président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme et Président du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l'Homme de l'ONU, vient de réitérer devant la Sous-Commission des Droits de l'Homme, ses inquiétudes face aux violations systématiques par les autorités vietnamiennes de la liberté d'expression et de religion, ainsi que par la détention arbitraire généralisée et légalisée. Notant que la Commission des droits de l'Homme avait reconnu, en mars 2000, l'existence d'un problème de violations massives et systématiques au Vietnam (Procédure ECOSOC 1503), il a souligné l'urgence et la nécessité que le gouvernement vietnamien accède aux demandes du Rapporteur Spécial sur la liberté d'expression d'effectuer une visite in situ et du Groupe de travail sur la détention arbitraire de procéder à une visite de suivi, consécutive à celle qui avait eu lieu en octobre 1994.

* M. Ai a dénoncé les violations persistantes de la liberté religieuse au Vietnam, en particulier contre l'Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) qui souffre d'une "répression planifiée et organisée". Il a, à cet égard, évoqué une lettre datée du 11 juillet dernier et intitulée "Lettre d'observation et pétition", qui recense "neuf cas de graves violations de la liberté religieuse dans la province de Thua Thien - Hue (Centre du Vietnam), consistant en interdictions de culte, d'entretien et de sauvegarde des biens de l'EBUV, de construction de lieux de culte, ainsi qu'en confiscation de terres, de pagodes et autres biens, destructions d'ouvrages religieux...".

Les cas les plus criants sont:

- La Pagode Quan Am, à Hue, confisquée, où la moindre trace du passé bouddhiste a été éradiquée, les objets de culte et statues détruits. La pagode a ensuite été transformée en coopérative de production de dentelle puis plus récemment louée à une société japonaise.

- Le Centre Culturel Bouddhique Lieu Quan et son imprimerie, confisqués après 1975, n'ont toujours pas été rendus et les 10.000 ouvrages qu'il renfermaient ont été brulés.

- Les bonzes de la Pagode Long Quang se sont vus refuser par les autorités vietnamiennes l'autorisation d'édifier une digue pour préserver la pagode contre les récentes inondations, sous le prétexte fallacieux de détournement des cours d'eaux et d'atteintes à l'environnement.

- La Pagode Tu Hieu, où des sutras de l'époque de la dynastie Nguyen sont en train de dépérir faute d'un abri adéquat, n'a pas reçu l'autorisation d'être restaurée. Les trésors historiques que représentent ces sutras sont en grave péril. "L'attitude du gouvernement vietnamien ici vise à éradiquer toute trace du passé bouddhiste du Vietnam, dans le cadre de la politique de génocide culturel qu'il a lancé depuis des années contre son propre peuple" a commenté M. Ai.

* M. Ai a dénoncé la détention arbitraire du Très Vénérable Thich Huyen Quang, 83 ans, Patriarche de l'EBUV. Son cas est particulièrement alarmant puisqu'il est détenu sans procès depuis 1982. Il se trouve actuellement dans une cabane, dans la province de Quang Ngai, sous la surveillance constante et étroite de la Sécurité. En dépit de son grand âge et de son état de santé précaire, aucune personne n'est autorisée à l'assister la nuit.

En outre, les autorités vietnamiennes ont accentué les actes de harcèlement et d'intimidation contre Thich Huyen Quang à la suite de la lettre qu'il avait adressée, à l'occasion du 25ème anniversaire de la Chute de Saigon (le 30 avril dernier). Dans cette lettre, le Patriarche de l'EBUV "demandait une réelle réconciliation nationale en réhabilitant l'honneur de tous les morts du passé, [...] et en respectant les droits fondamentaux de tous les vivants à l'avenir", a indiqué M. Ai qui a précisé dans son intervention que la Sécurité avait qualifié ce geste "d'acte très grave contre l'Etat". Les longs interrogatoires, les actes de harcèlement et d'intimidation dont fait l'objet, depuis l'envoi de cette lettre, Thich Huyen Quang constituent une atteinte grave à sa liberté d'expression.

* Enfin, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l'Homme a présenté aux experts de la Sous-Commission des Droits de l'Homme de l'ONU un "Livre Blanc sur les droits de l'Homme au Vietnam" faisant un état des lieu des droits de l'Homme du Vietnam d'aujourd'hui. Outre la description du système totalitaire de quadrillage de la population et de répression de toute liberté d'expression, de presse, de religion, y sont évoqués les conditions de détention déplorables, notamment des condamnés à mort, de plus en plus nombreux (194 condamnations à mort en 1999, 41 pour les seules affaires de stupéfiants durant les 6 premiers mois 2000), les "détentions de l'ombre" (détention administrative ou quan che hanh chinh, détention probatoire ou quan che, article 30 du Code pénal) dans lesquelles sont jetés les prisonniers de conscience après leur libération des camps de rééducation, ainsi les violations des droits socio-économiques.

En outre, le Livre Blanc dénonce le travail forcé civique instauré par l'Ordonnance 15 (votée en novembre 1999, entrée en vigueur le 1er janvier 2000) qui concerne tous les Vietnamiens de 18 à 35 ans (femmes) ou 45 ans (hommes). Ceux-ci doivent travailler gratuitement, 10 jours par an, sur les chantiers publics, comme la construction à l'utilité douteuse d'une autoroute sur la Piste Ho Chi Minh". Seuls le paiement d'une "taxe de substitution" ou la présentation d'un remplaçant peut exonérer de ce travail forcé.

Le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l'Homme considère que "la 'taxe de substitution' étant calculée sur le revenu minimum légal, il est probable que les couches aisées de la population voulant échapper au travail obligatoire préféreront payer un chômeur en dessous de ce salaire minimum plutôt que la taxe équivalente à ce salaire minimum" et conclut que "cette législation inique, qui contrevient à l'article 8 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, selon lequel 'nul ne sera astreint à accomplir un travail forcé ou obligatoire' et contredit l'idée communément reconnue par la société internationale selon laquelle 'quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante', risque d'aboutir à la formation d'une main d'ouvre corvéable à merci au service de l'Etat et d'accentuer encore l'exploitation pure et simple sur le lieu du travail, au Vietnam". Cette Ordonnance est particulièrement mal venue dans le contexte de pauvreté extrême et de chômage croissant qu'

est celui du Vietnam.

Que Me : Action pour la Démocratie au Vietnam / Que Me : Action for

Democracy in Vietnam

Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l'Homme / Vietnam Committee on

Human Rights

25 rue Jaffeux - 92230 Gennevilliers - France

Tel. +33 1 47 93 10 81 - Fax +33 1 47 91 41 38

E-mail : queme@compuserve.com

 
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