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Conferenza Partito radicale
Partito Radicale Michele - 7 settembre 2000
UN Millennium Summit/Mali/O. KONARE

Discours de S. E. M

Alpha Ournar KONARE,

Pr sident de la R publique du Mali

devant la pl ni re du Sommet du Mill naire

de l'Organisation des Nations Unies

NewYork, le 7 Septembre 2000

Majest s, Altesses, Excellences

A Vous tous, A Vous toutes,

Toutes nos salutations les plus sinc res, toutes nos f licitations les plus chaleureuses A l'occasion de cette rencontre historique organis e par notre fr re Kofi ANNAN et son quipe.

Mes premiers propos voudraient relayer dans cette enceinte, ß la veille de l'Assembl e g n rale des Nations Unies, consacr e au suivi du Sommet mondial pour les enfants en 2001, ce cri d'amour de l'UNICEF. Les enfants, notre avenir. Oui, les enfants d'abord, pour un demain sans enfants soldats et enfants victimes de conflits arm s, sans trafic d'enfants aux fins d'exploitation et d'esclavage, sans violences et s vices contre les enfants, sans exploitation de la main d'oeuvre enfantine.

Demain pour les enfants! Pour des enfants mieux duqu s et mieux soign s!

Ce demain ne saurait tre pour nous Maliens le reflet d'un aujourd'hui de grande pauvret mat rielle.

-un (01) enfant sur quatre (04) meurt avant l'age de cinq (05) ans (70% d'entre eux meurent de paludisme);

-seulement une (01) personne sur trois (03) a acc s aux services de sant6;

-une (01) personne sur deux (02) n'a pas acc s ß l'eau potable;

-neuf (09) personnes sur dix (10) ne b n ficient pas de l' lectricit ;

- une (01) personne sur deux (02) n'a plus la chance d'aller ß l' cole. Pour les filles, une (01) sur trois (03) n'a plus la chance d'aller ß l' cole;

- trois (03) personnes sur quatre (04) ont moins de deux (02) dollars par jour.

Majest s, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Cette r alit tangible n'est pas une fatalit ; elle est le fruit de la mauvaise r mun ration de nos productions, du poids crasant de la dette, de I'alourdissement de notre facture p troli re, de l'insuffisance des investissements, quelque part aussi de la mauvaise gestion de nos conomies, des mauvais choix conomiques, mais aussi de politiques de coop ration inadapt es.

Des solutions existent pour transformer cette r alit , pour assurer une augmentation des revenus, une croissance plus rapide et soutenue, les conditions d'un d veloppement humain durable.

La lutte contre la pauvret se m nera en tenant compte de la sp cificit de chaque pays, dans le respect des d munis, des milliers d'hommes et de femmes, des organisations et institutions engag es depuis toujours dans ce combat.

Il importe de lib rer les initiatives, surtout priv es et celles des soci t s civiles et des ONG, de consolider les ressources humaines locales et les capacit s nationales, d'accro tre I'aide publique au d veloppement, d'envisager une gestion plus solidaire des hydrocarbures dans le sens de I'esprit du Pacte de San Jos . Nous devons user plus largement de la r volution technologique, et d s ß pr sent, des nouvelles technologies de l'information.

A cet gard, nous devons porter une attention particuli re au Sommet mondial sur la Soci t de l'information qui sera organis en 2003 par I'Union internationale des T l communications entre tous les acteurs concern s.

Majest s, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Il faut un climat de libert et de droit pour r ussir ß cr er un contexte favorable ß la bonne gouvernance, ß la lutte contre la corruption, ß la participation des populations, dans leur diversit , surtout culturelle, ß la gestion de leurs affaires, au libre choix de leurs repr sentants.

Nous devons avoir une position commune claire, sans ambigu t , de condamnation des interruptions brutales de processus d mocratiques.

Un coup d'Etat ne saurait tre condamnable en Afrique et accept ailleurs.

Nous devons emp cher par tous les moyens les g nocides, les violations flagrantes des droits humains.

Nous devons aussi, ce nous semble, envisager la mise en quarantaine de r gimes en guerre, refusant toute entremise de la communaut internationale.

Nous devons militer pour une s curit humaine plus grande:

- en condamnant l'usage des mines anti-personnel, la course secr te aux armes nucl aires,

- en luttant contre la prolif ration et le trafic illicite des armes l g res,

- en adoptant comme l'ont fait les Etats de la communaut des Etats de I'Afrique de l'0uest (CEDEAO) un moratoire sur l'importation, l'exportation, la fabrication des armes l g res.

Il nous faut d noncer les mutilations physiques de l' tre humain, en rejetant toutes les auto-amnisties pr tendues nationales suite ß des meurtres, en refusant la culture de l'impunit .

La consolidation de la culture de la paix et de l' ducation aux droits humains constituera le socle de l'avanc e d mocratique et confortera l' mergence d'une v ritable communaut plurielle, des d mocraties fond es sur des principes universels, loin de la pens e unique. A cet gard, nous saluons la naissance ß Varsovie en Juin dernier de la Communaut des d mocraties qui favorisera l' panouissement des principes d mocratiques ß travers le monde entier.

L'avanc e d mocratique en Afrique conforte les dynamiques d'int gration r gionale et sous-r gionale. Elle a permis la cr ation ß Lom (Togo) en Juillet dernier de "l'Union Africaine", nouvelle organisation continentale ß la place de l'Organisation de l'Unit Africaine (OUA), qui entamera sa marche en 2001 avec son lancement ß Syrte (Libye).

Majest s, Excellences, Mesdames et messieurs,

L'Union Africaine permettra ß notre continent d' tre davantage responsable, de proposer lui-m me de r elles alternatives ß ses probl mes, d'affirmer sa pr sence au sein de toutes les organisations internationales. L'Union Africaine cr era les conditions d'un r el partenariat dans une mondialisation irr versible mais qui n'est pas un processus seulement conomique, et ne devrait tre ni synonyme d'exclusion, de logique unique de march , de conqu te d mesur e de profit et de richesse.

La mondialisation sera synonyme de partage, d'ouverture aux produits du Sud, de justice sociale. Elle devra tre ß visage humain ou ne sera pas.

Majest s, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Malgr sa mauvaise image m diatique faite de guerres, de violences (dues le plus souvent ß des d ficits d mocratiques), de calamit s, de d sastres, I'Afrique reste un continent aux atouts formidables qui regarde l'avenir avec confiance.

Nous entendons assumer aujourd'hui notre devoir de g n ration:

dans la lutte contre la pauvret et la maladie, une croisade sans pr c dent ß mener contre le Sida, dans la solidarit , voire en bravant les interdits car nous ne nous laisserons pas mourir.

- Neuf (09) sur dix (10) malades du Sida sont en Afrique.

- Majest s, Excellences, Mesdames et Messieurs,

- Neuf (09) sur dix (10) en Afrique!

Nous entendons aussi assumer aujourd'hui notre devoir de g n ration:

- dans la lutte contre l'ignorance. L' ducation, surtout celle des jeunes et des femmes, est la priorit des priorit s; elle doit illuminer le nouveau mill naire et nous ouvrir le nouveau si cle;

- dans la lutte contre la d gradation de l'environnement et pour la pr servation de notre terre commune.

Majest s, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Au devoir de g n ration, il faut une solidarit de g n ration!

Rien de tout cela ne saurait se r aliser sans une plus grande d mocratisation de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U) par l' largissement du Conseil de s curit , afin qu'il soit plus efficace et l gitime par une meilleure repr sentation des Etats et des peuples du monde.

La r forme souhait e appelle galement un exercice effectif par l'Assembl e g n rale en tant que "Forum mondial Supr me" de toutes ses pr rogatives ainsi qu'un renforcement du Conseil conomique et social afin qu'il puisse tre ß m me de remplir le r le qui lui est confi dans la Charte.

Rien de tout cela ne saurait se r aliser si, ß l'or e de ce nouveau si cle, le vingt-et-uni me (21e), de ce nouveau mill naire, le troisi me (36 me), les individus et les peuples ne sont pas plac s au centre de nos pr occupations. Si ne s'entame pas un v ritable dialogue des civilisations qui se fondera sur la tol rance et le souvenir mais jamais sur l'oubli, l'oubli de I'esclavage, l'oubli du colonialisme, l'oubli du fascisme, l'oubli du racisme, l'oubli du sort de la Palestine, comme vous l'avez si bien soulign Monsieur le Secr taire g n ral des Nations Unies.

Gloire ß I'Homme pour que vivent les Nations Unies dans un monde de paix, de solidarit et de partage, de justice sociale!

Plaise ß Dieu que cette assembl e du mill naire constitue une tape d cisive!

Je vous remercie.

 
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