UN SPEECH CORNER A LA BELGE?
»La Libre Belgique , jeudi 25 juillet 1996
Ils étaient une petite quinzaine à battre le pavé, mercredi midi, avenue de la Toison d'Or, à Bruxelles. Ils manifestaient pour le droit... à la libre expression de ses opinions sur la voie publique. Parmi ces joyeux drilles, une brochette de membres du Parti radical et l'ineffable Patrick Moriau, député PS, toujours avide de sa propre publicité. Ceux qui veulent vendre, des fleurs et des bijoux le peuvent, mais on ne peut installer une table, des chaises, pour parler de politique ou faire signer des pétitions, notait ainsi Olivier Dupuis, secrétaire du parti radical européen. Il faudrait dépoussiérer la législation en la matière, il est par exemple absurde que l'on ne puisse manifester ni devant le Parlement, ni le mercredi, ni le samedi.
Il existe un fossé entre la classe politique et la population, poursuivait Patrick Moriau, barde socialiste et grand dépénalisateur des drogues douces, comment le combler sans permettre que naissent des lieux de débat publics ? Et ces grands rêveurs d'imaginer un speech corner à l'image de ce qui se fait à Londres, par exemple. Au coeur de la capitale. Bla bla. Blablabla. Bla. Blabla.
Après une heure d'occupation, non violente des lieux, les organisateurs se sont retirés. Observons qu'ils manifestaient un mercredi...
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»Le Soir , jeudi 25 juillet 1996
Le Cora (coordination radicale antiprohibitionnisme) manifestait mardi midi face aux Galeries Louise. Une dizaine de sympathisants de cette association luttant pour la légalisation de toutes les drogues étaient réunis, arborant des pancartes dénonçant en vrac la situetion au Tibet, exigeant la dépénailsation du cannabis ou la liberté de parole! Les manifestants entendaient contester les décisions récentes des bourgmestres d'Ixelles et de Bruxelles-Ville. Le premier pour avoir interdit la pose par des associations de tables pliantes destinées à faire de l'information directe, l'autre pour avoir interdit toute manifestation dans le pentagone les mercredis et samedis. Cora estime qu'il s'agit là d'une politique antilibérale. Deux membres illustres du Cora étaient absents; Patrick Moriau, député PS, était excusé, et Henri Simons, échevin Ecolo et bruxellois de l'Urbanisme, était représenté par un collaborateur. (Photo Jean Wouters).
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UNE APPARITION
La Libre Belgique, le 26 juillet 1996
Nous évoquions dans nos éditions de jeudi la présence du barde socialiste Patrick Moriau à une manifestation organisée par le Parti Radical. Cela a surpris le pâtre de Chapelle-lez-Herlaimont, qui nous assure, en dépit de son sens aigu de la publicité, qu'il ne participait pas à cette réunion de joyeux drilles. Avec ironie, Patrick Moriau, qui ne se connaît pas de sosie, nous fait remarquer que notre correspondant "a dû être victime d'une apparition". Sous l'effet, sans doute, de l'une ou l'autre fumée hallucinogène dont sont si friands les manifestants de mercredi dernier. En tous les cas, voilà encore une bonne raison pour s'opposer à toute dépénalisation des drogues douces...