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> =======LES NOUVELLES DE LA CORA=======
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> CORA coordination radicale antiprohibitionniste
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> Huitième Congrès
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> Bruxelles, Parlement Européen, 5-6-7 décembre 1996
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> LE FLÉAU DES DROGUES, C'EST LE FLÉAU DES DROGUES PROHIBÉES,
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> C'EST LE FLÉAU DES LOIS PROHIBITIONNISTES.
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> LE PROHIBITIONNISME EST NÉFASTE, LE PROHIBITIONNISME EST UN ÉCHEC.
Avant d'être prohibées par la loi, les drogues étaient un phénomène localisé du point de vue géographique, culturel et social. A cause des lois prohibitionnistes, elles constituent aujourd'hui un des plus grands fléaux qui étranglent la planète et qui mettent en danger la vie de chaque citoyen et des institutions. Il n'existe aucune société, aucune culture ou système institutionnel, qu'il soit férocement répressif ou enclin à la tolérance, qui sache affronter la portée destructrice du prohibitionnisme; le plus grand résultat obtenu par les politiques tolérantes a été de limiter les risques sanitaires pour les consommateurs et, en toute petite partie, les épisodes de petite criminalité.
Le système prohibitionniste, qui aurait dû extirper la culture, empêcher la production et éviter la consommation de certaines substances, a provoqué des dégâts beaucoup plus graves que ceux que les substances elles-mêmes pourraient causer.
Qui peut encore prétendre ignorer tout cela dans le monde?
Les ministres nationaux et les agences internationales spécialisées dans la guerre contre la drogue sanctionnent eux-mêmes dans leurs études et leurs rapports:
- que les décès par "surdose" sont causés par l'ingestion de substances dont on ignore la qualité et la quantité;
- que la diffusion de la séropositivité et du Sida chez les toxicomanes est à mettre directement en relation avec le caractère répressif des lois sur les drogues;
- qu'une bonne partie des délits de petite criminalité ne sont pas un effet des drogues, mais de la nécessité de se procurer des sommes importantes pour acheter des substances dont la production est à très bon marché;
- que la guerre contre les drogues a des coûts astronomiques et incontrôlés, contre des résultats désastreux;
- qu'au moins 30% des fonds de l'administration de la justice pénitentiaire sont utilisés pour des prisonniers qui ont commis des "délits liés à la drogue", et qu'un pourcentage au moins comparable des énergies humaines et financières des tribunaux et des forces de police est détourné de sa fonction qui est de garantir la sécurité des citoyens;
- que le trafic de stupéfiants est l'activité criminelle la plus rentable, la plus déstabilisante pour l'économie légale de la planète et pour la démocratie dans un bon nombre de pays; et on soupçonne très fort que dans certains d'entre eux les narcotrafiquants ne se contentent pas de conditionner la classe politique mais qu'ils s'y substituent.
Il est urgent et indispensable de concevoir une politique alternative pour éradiquer ces métastases qui attaquent l'économie, la démocratie, le droit.
La perfection n'étant pas dans la nature de l'homme, nous sommes conscients du fait qu'il est impossible d'éliminer les drogues de la société, leur usage et leur abus. Nous sommes donc convaincus que notre option politique de légalisation permettrait au moins à ceux qui les consomment de connaître la quantité et la composition des substances achetées à travers des canaux légaux, sans devenir complices ou soldats de la criminalité qui contrôle aujourd'hui le trafic illicite. De plus, il serait finalement possible de faire des campagnes d'information directe, le seul système de dissuasion qui soit efficace.
Tout comme le prohibitionnisme est la traduction d'un sentiment moral répandu qui trouve dans l'interdiction et dans la sanction l'exorcisation d'une incapacité personnelle de gouverner les problèmes, l'antiprohibitionnisme est la traduction des acquisitions scientifiques qui reconnaissent que les aspects répressifs sont les principaux responsables des dommages provoqués par les drogues. Des dommages qui sont infligés aux consommateurs, à l'économie, à la justice, au droit et à la démocratie.
Mais si on ne veut pas que, par inertie, l'antiprohibitionnisme finisse par être étouffé par les raisons et par les preuves qui sans cesse s'accumulent en sa faveur, il faut que les antiprohibitionnistes s'organisent pour gagner dès à présent cette bataille civile.
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> LA CORA: UNE ORGANISATION POLITIQUE DE LUTTE DÉMOCRATIQWUE ET NONVIOLENTE
La CORA, Coordination radicale antiprohibitionniste, a été, avec le Parti radical et le Mouvement des Clubs Pannella-Réformateurs, le protagoniste de la vie politique italienne, à travers des luttes civiles, démocratiques et nonviolentes visant à changer les lois prohibitionnistes sur les drogues.
En 1989, la CORA a promu la formation de la "Liste antiprohibitionniste contre la criminalité politique et commune", qui obtient près de 500.000 voix et un élu aux élections européennes et, par la suite, plusieurs élus dans les Communes, les Provinces et les Régions italiennes.
Son action la plus significative a été, en 1991, l'organisation d'un référendum national pour abolir la loi qui prévoyait une peine de prison pour les consommateurs de drogues illégales: en deux mois, avec le Parti radical, 730.000 signatures authentifiées furent récoltées. Le 18 avril 1993, 55% des italiens votèrent pour l'abolition des sanctions pénales. Les autorités italiennes compétentes sont actuellement en train de vérifier la légitimité d'une demande de référendum pour la légalisation des drogues douces.
Outre les référendums, il y a eu des jeûnes, des défilés aux flambeaux et des manifestations. Certains d'entre nous se sont fait arrêter après s'être eux-mêmes dénoncés, comme l'a fait le Commissaire européen Emma Bonino (inscrite à la CORA depuis sa fondation), à New York, en novembre 1990 et en février 1991, après avoir distribué des seringues à des toxicomanes. Ou comme l'a fait le leader radical antiprohibitionniste Marco Pannella, qui fut déjà arrêté en 1973 pour avoir montré un morceau de haschich dans une conférence de presse, et qui a effectué trois fois cette année-ci des actions de désobéissance civile. Le premier procès qui le concerne s'ouvrira le 6 décembre, soit le deuxième jour des travaux du Congrès de la CORA.
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> LE HUITI ME CONGR S DE LA CORA, BRUXELLES, DU 5 AU 7 DÉCEMBRE. POUR ORGANISER LES ANTIPROHIBITIONNISTES EN EUROPE.
Avec cette histoire, cette expérience, cette capacité de lutte et de proposition, nous avons décidé de relancer la bataille et l'organisation antiprohibitionniste en Europe.
Nous avons choisi d'intervenir à une échelle susceptible, du point de vue géographique et politique, de permettre une profonde conversion effective des politiques sur les drogues. Les changements possibles au niveau national sont toujours et en tout cas limités à cause des pressions des pays limitrophes ou d'une prétendue limitation de la souveraineté nationale qui émanerait des Conventions internationales en la matière. L'Union européenne, surtout si elle est réformée dans un sens fédéral, pourrait représenter l'interlocuteur "supranational" pour une lutte inflexible, démocratique et nonviolente
C'est sur ces prémisses que s'ouvriront le 5 décembre à 15H30, à Bruxelles, au Parlement européen, les travaux du Huitième Congrès de la CORA, la coordination radicale antiprohibitionniste. Les premiers à intervenir seront le Commissaire Européen Emma Bonino, le leader antiprohibitionniste Marco Pannella et l'économiste italien Antonio Martino, ancien Ministre des Affaires étrangères italien. Alors que nous attendons une confirmation de la part du Prix Nobel Prigogyne, premier signataire d'un appel de la CORA au Parlement belge, du philosophe espagnol Fernando Savater, du vice-président de l'Internationale Libérale Carlos Albertos Montaner, du directeur honoraire de la National Revue, William Buckley, plusieurs députés de différents pays européens ont déjà confirmé leur participation.
Vendredi 6 décembre, dans l'après-midi, une table-ronde aura lieu, avec des médecins et des experts européens, pour dénoncer un des effets du prohibitionnisme sur les drogues: l'interdiction pour un médecin d'agir selon sa science et sa conscience.
C'est à partir de ces disponibilités et de celles que nous réussirons à trouver d'ici le 5 décembre, que se constituera l'organisation européenne des antiprohibitionnistes, la CORA de 1997.
Il est important et urgent - ces heures-ci justement - que vous mettiez votre nom, un peu de votre temps et de votre argent à disposition de cette initiative politique pour apporter une solution d'urgence au fléau des drogues prohibées.
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> POUR ANNONCER VOTRE PARTICIPATION, VEUILLEZ REMPLIR CE FORMULAIRE ET LE RENVOYER PAR FAX () OU PAR E-MAIL ()
( ) je participerai aux trois journées du congrès
( ) je participerai jeudi 5 décembre (15H30/19H)
( ) je participerai vendredi 6 décembre, à la session du matin (9H30/13H)
( ) je participerai vendredi 6 décembre, à la session de l'après-midi (15H30/19H)
( ) je participerai samedi 7 décembre (9H30/13H)
- des facilités sont prévues pour les participants venant d'un autre pays européen que la Belgique, dans la mesure où nos disponibilités limitées nous le permettront.
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>=======LES NOUVELLES DU MONDE=======
U.E. * Du rapport de l'Observatoire européen sur la drogue: 1% de la population de l'Union consomme habituellement de l'héroïne, 0,5% en dépend. On estime que le pourcentage de consommateurs de marijuana oscille entre 5 et 16%. Commentant ce rapport, le Commissaire Européen pour la politique des consommateurs, Emma Bonino, a fait savoir qu'elle était favorable à la légalisation de certaines drogues.
(THE TIMES, NEUE ZUERCHER ZEITUNG, 09/10; LE FIGARO, INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, 10/10; THE WALL STREET JOURNAL 11/10; THE EUROPEAN 16/10)
LUXEMBOURG * Le Luxembourg est le pays de l'U.E. avec le plus haut taux de toxicomanes: cinq pour mille. Sur l'initiative du parlementaire vert Renée Wagener, les députés ont voté une résolution qui invite le Gouvernement à ouvrir une table de négociations avec la Belgique et les Pays-Bas pour instaurer une zone de "libre consommation" du cannabis dans le Benelux. Le ministre de la Justice s'est déclaré favorable.
(PANORAMA 17/10)
ESPAGNE * Le Commissaire pour la Drogue, José Manuel Rodriguez, espère que la nouvelle loi de la Communauté autonome d'Andalousie mettra un terme à la vente et à la distribution d'alcool et de tabac aux mineurs.
(EL PAIS, 22/10)
E.-U. * Une proposition du Président Clinton prévoit que tous les adolescents qui ont l'intention de passer leur permis de conduire, devront se soumettre à un test qui vérifie s'ils sont ou non consommateurs de drogues.
(INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, 21/10)
MONDE * Le chocolat contient une substance qui ressemble très fort à la caféine, et qui a également un effet excitant sur le système nerveux central. Certains pharmacologues soutiennent que le chocolat agit sur le cerveau comme la marijuana.
(LA STAMPA, 23/10)
E.-U. * Joseph A.Califano Jr., président du National Center on Addiction and Substance Abuse de la Columbia University de New York, ancien ministre américain de la Santé, répond à une déclaration du Commissaire européen Emma Bonino, qui soutenait la nécessité de légaliser les drogues douces dans les pays européens: "La légalisation serait un désastre pour les enfants et les adolescents européens".
(INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, 18/10)
SUISSE * La Fondation Phénix, l'organisme genevois qui s'occupe de la prise en charge des héroïnomanes et qui est financé par le gouvernement fédéral et par les caisses d'assurance-maladie locales, a publié un dernier bilan de ses programmes de remplacement de la drogue par le méthadone. Les résultats par rapport à 1992 sont les suivants: les patients séropositifs diminuent (de 30 à 14%), la délinquance est en baisse (87% des patients ne sont plus retournés en prison et, chez le 13% restant, la plupart sont retournés en prison pour des délits commis avant le traitement). 70% des patients ont totalement renoncé à l'héroïne; les autres utilisent en moyenne 4,3 doses par mois. 97% n'échangent plus leurs seringues. Les overdoses ont diminué de 98%.
(LE NOUVEL OBSERVATEUR 30/10)
MEXIQUE * Le président Ernesto Zedillo a déclaré: "Tant que la demande de drogue venant des Etats-Unis sera extrêmement élevée comme à présent, et que les marges de bénéfice pour les trafiquants resteront ce qu'elles sont, les incitations à trafiquer de la drogue ne diminueront pas. Toutefois, il n'y a aucune chance que le Mexique devienne comme la Colombie, où les trafiquants ont dépensé des millions de dollars pour infiltrer les institutions et corrompre le gouvernement et la justice".
(INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE 24/10).
FRANCE * L'Etat français subventionne depuis toujours l'organisation internationale "Le Patriarche" qui assiste les toxicomanes: 5 millions de francs en 1996; 6 millions en 1995; 7 millions en 1994 et 8 millions en 1993. Cette année l'affaire a pris l'allure d'un scandale après que le rapport parlementaire sur les sectes a introduit "Le Patriarche" parmi les "mouvements sectaires ayant entre 2.000 et 10.000 adeptes", et du fait aussi que la gestion peu claire et les méthodes adoptées par l'association ont fait l'objet de plusieurs plaintes.
(LE MONDE, 24/10)
COLOMBIE * Cinq jours après son licenciement, le Parquet a ordonné l'arrestation de l'ancien Procureur Général du Gouvernement colombien, Orlando Vasquez, soupçonné d'avoir financé sa campagne électorale en 1994 avec 200.000 narcodollars versés par le Cartel de Cali.
(NEUE ZUERCHER ZEITUNG, 24/10)
ALLEMAGNE * En 1996, au cours du premier semestre, le pourcentage de consommateurs d'Ecstasy comme drogue principale a atteint 37,8%, dépassant ainsi pour la première fois le pourcentage des consommateurs d'héroïne (35,4%) et de cocaïne (19,9%). 481.087 comprimés ont été saisis entre janvier et septembre, ce qui équivaut à une hausse de 131% par rapport à la même époque de l'année précédente.
(FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG, 25/10)
ALLEMAGNE * Nino Wessling est mort à quinze ans parce qu'il se "gazait" au butane contenu dans des bombonnes de camping. Il semble que les tout jeunes aient découvert ce nouveau moyen de se droguer.
(DER SPIEGEL, 28/10)
ESPAGNE * Devant le Congreso de los Diputados, le procureur anti-drogue Enrique Abad a soutenu que les établissements bancaires ne collaborent pas suffisamment avec les organes judiciaires pour lutter contre le blanchiment de l'argent provenant du trafic de stupéfiants.
(EL PAIS, 30/10)
SUISSE * Le premier décembre, les citoyens de Zurich et de Winterthur devront se prononcer sur la poursuite de l'expérience de la distribution contrôlée d'héroïne.
(NEUE ZUERCHER ZEITUNG 01, 04/11)
E.-U. * Les californiens votent à 56% un référendum qui demande la légalisation du cannabis pour usage médical.
(tous les journaux à différentes dates)
