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>>> LES NOUVELLES DE LA CORA
L'ORGANISATION DES ANTIPROHIBITIONNISTES EN EUROPE S'EST CONSTITUÉE BRUXELLES.
L'organisation des antiprohibitionnistes en Europe s'est constituée ce week-end au Parlement Européen à Bruxelles, avec le soutien de: Ilya Prigogyne (Prix Nobel de physique), Emma Bonino (Commissaire européen), Hedy d'Ancona (ancien Ministre de la Santé hollandais), Marco Pannella (leader radical), Carlos Alberto Montaner (Vice-Président de l'Internationale libérale), Ambros Uchtenagen (directeur de l'Institut fur Suchforschung de Zurich), et de nombreux membres du Parlement européen et des parlements d'Europe.
A l'issue des travaux, les congressistes ont manifesté devant l'Ambassade de France à Bruxelles pour dénoncer la politique, tant intérieure qu'extérieure, du Gouvernement français en matière de drogue.
LES ENGAGEMENTS DE LA CORA POUR 1997, LA MOTION POLITIQUE GÉNÉRALE APPROUVÉE PAR LE HUITI ME CONGR S
Le Huitième Congrès de la CORA, auquel ont participé des citoyens italiens, belges, français, anglais, hollandais, espagnols, portugais, allemands, tchèques et croates, qui s'est réuni à Bruxelles du 5 au 7 décembre au Parlement européen,
- REMERCIE Marco Pannella, intervenu la veille du premier des trois procès qu'il devra subir pour désobéissance civile aux lois prohibitionnistes;
- REMERCIE les députés nationaux et européens qui sont intervenus, appartenant à toutes les coalitions à l'exception de l'extrême droite, les représentants du monde scientifique, académique et professionnel, le Commissaire européen Emma Bonino, le Vice-Président de l'Internationale libérale Alberto Montaner et le député européen socialiste Hedy d'Ancona, ancien Ministre de la Santé hollandais, le Prof. Uchtenaghen de l'Université de Zurich et le Prof. Nadelmann de l'Université de Princeton, qui ont su donner avec leurs interventions une force et une importance supplémentaires à la perspective de la construction sur le plan européen d'une organisation politique antiprohibitionniste;
- CONSID RE que cette perspective peut être réalisée concrètement en partant de l'expérience de la CORA qui a organisé depuis 1988, en Italie et à partir de l'Italie, des initiatives politiques visant à dépasser les législations prohibitionnistes, sur le plan national et international;
- CONSID RE essentiel que la CORA mette son propre modèle et patrimoine de lutte et d'initiative à disposition de ceux qui entendent participer à la réforme des politiques européennes sur la drogue, et par conséquent
- APPROUVE l'acte constitutif suivant:
1. La CORA est l'organisation politique, transnationale, militante et nonviolente des antiprohibitionnistes en Europe. Elle est fédérée au Parti Radical transnational.
2. La CORA est une organisation autofinancée, ses entrées proviennent des cotisations pour l'inscription et des contributions nominales.
3. L'inscription à la CORA est ouverte à tous ceux qui versent une cotisation et qui partagent les contenus de la motion politique.
4. La cotisation minimale pour l'inscription annuelle est fixée à 50 ECUS; le secrétaire et le trésorier ont la faculté d'adapter cette cotisation dans les pays qui ne sont pas membres de l'Union Européenne en fonction de l'indice d'écart du PIB de la moyenne des pays membres de l'Union Européenne.
5. Les inscrits exercent un droit de vote actif et passif au Congrès.
6. Les organes définis ci-après ont la responsabilité et sont chargés de mettre à exécution la Motion du Congrès et de préparer un projet de Statut à soumettre à l'approbation du Congrès, qui devra avoir lieu 18 mois au plus tard après l'approbation de cette motion. Jusqu'à cette date, les pouvoirs de congrès sont exercés par les Organes de la CORA selon les modalités suivantes:
- Le SECRÉTAIRE est le responsable politique de la CORA et, conjointement au Trésorier, il convoque le Congrès et est responsable de la réalisation des initiatives établies par la Motion;
- le TRÉSORIER est le responsable légal et financier de la CORA;
- la DIRECTION POLITIQUE est formée de 5 membres et concoure à définir et à réaliser les initiatives capables d'atteindre les objectifs fixés par le Congrès;
7. Le Secrétaire et le Trésorier sont élus par le Congrès;
8. La Direction est nommée par le Secrétaire et par le Trésorier et est soumise à la ratification du Congrès;
9. Les charges ne sont pas rétribuées.
Le Huitième Congrès de la CORA
- DÉNONCE les résultats désastreux que les politiques prohibitionnistes sur les drogues ont comporté en Europe et dans le monde entier, déversant sur les sociétés et sur les citoyens des coûts humains, sanitaires et sociaux incalculables, et exposant l'économie et les institutions légales au risque d'être subjuguées et submergées par le pouvoir des organisations criminelles.
- CONFIRME la nécessité et l'urgence de remplacer l'offre illégale des drogues prohibées par des formes de distribution, d'administration et d'offre légales. Dans ce but, la CORA considère essentiel que les initiatives visant à la légalisation des drogues douces et à l'administration contrôlée des opiacés soient accompagnées de propositions devant être définies pour la réglementation de l'utilisation des drogues de synthèse.
- DÉCIDE de donner aux Organes et aux inscrits de la CORA la responsabilité de:
- la promotion d'une campagne d'inscription extraordinaire dans tous les pays européens, avec une attention particulière pour les pays d'Europe de l'Est;
- l'initiative de dénonciation des actes d'intimidation et d'ingérence politique du Gouvernement français dans les politiques sur les drogues d'autres pays européens;
- l'organisation du soutien des propositions de réforme des lois et des politiques sur la drogue, avancées au sein des institutions politiques - en promouvant également PAA (Parlementaires pour l'action antiprohibitionniste - et à l'occasion des référendums convoqués et à convoquer;
- l'organisation de campagnes de soutien des actions de désobéissance civile - et notamment de celles de Marco Pannella - finalisées à la dénonciation politique du caractère criminel et criminogène des législations prohibitionnistes;
- l'organisation du droit des toxicomanes d'accéder aux soins et la liberté thérapeutique des médecins sur l'ensemble du territoire européen;
- la réalisation d'une campagne internationale pour la libération immédiate des citoyens européens détenus à temps indéterminé aux Maldives pour détention de toutes petites quantités de cannabis.
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LES ORGANES DIRIGEANTS POUR 1977
Election et désignation des organes prévus par l'acte constitutif approuvé par le Huitième Congrès de la CORA.
SECRÉTAIRE: Eric PICARD, psychiatre
TRÉSORIER: Marco CAPPATO, économiste
DIRECTION POLITIQUE: Michel HANCISSE, Thierry MEYSSAN (directeur du "Réseau Voltaire" en France), Carmelo PALMA (Conseiller municipal à Turin), Jean-Luc ROBERT (fonctionnaire international), Fabrizio STARACE (Honorary lecturer at the University of London).
DIRECTION DE L'OLD (Observatoire des lois sur la drogue): Carla ROSSI.
Le Congrès a proposé la Présidence honoraire de la CORA à Hedy d'ANCONA (député européen, ancien Ministre de la Santé hollandais), à Pol BOEL (ancien Sénateur libéral belge) et à Jean-François HORY (Président du Parti Radical Transnational, député européen).
>>> LES NOUVELLES DU MONDE
GRANDE-BRETAGNE * L'héroïne est à la mode parmi les adolescents, les grosses quantités venant d'Asie ont fait baisser son prix. Des consommateurs, dont certains sont âgés de quinze ans, sont sous traitement. La plupart appartiennent aux classes moyennes et moyennes-supérieures: ils ont commencé par l'extasy et ils fument maintenant de l'héroïne, croyant ainsi ne pas s'y accoutumer. Le phénomène est en train d'atteindre les villages et les zones rurales où il était inconnu.
(THE TIMES)
TURQUIE * Un ancien policier, un député de la coalition au gouvernement et un malfaiteur connu sont morts ensemble dans un accident de voiture. La Turquie, plaque-tournante traditionnelle de l'héroïne, est devenue également un marché pour la poudre blanche: sa consommation a triplé au cours des cinq dernières années. La question drogue est étroitement liée au conflit avec le Kurdistan, même s'il semble que la guérilla kurde bénéficie elle-même des trafics.
(L'EXPRESS 14/11)
E.-U. * Sur les montagnes autour de Los Angeles, et dans la Angeles National Forest, les cultivateurs ont planté de la marijuana sur des centaines d'acres en utilisant des fertilisants et des pesticides. Ce phénomène est en train d'assumer une importance nationale et fédérale.
(NEWSWEEK 25/11)
MONDE * L'Organisation Mondiale de la Santé a lancé l'alarme sur la consommation en hausse d'amphétamines et de stimulants, dont l'utilisation dans certains pays dépasse celle de la cocaïne et de l'héroïne. L'OMS a convoqué à Genève des experts de quatorze pays pour surmonter cette "lacune de connaissance", qui constitue le plus grand obstacle pour la prévention, pour le traitement et pour une réponse politique à ce problème. Une oeuvre d'information est urgente comme pour le tabac.
(EL PAIS, 13/11)
ESPAGNE * Un enquête présentée le 18 novembre au Congreso de los Diputados par le responsable Gonzalo Robles. Les drogues de synthèse, surtout l'ecstasy, connaissent une hausse sans précédent. La consommation d'héroïne et de cocaïne est en baisse. Le tabac, l'alcool, les psychomédicaments et le cannabis sont les drogues les plus répandues.
(EL PAIS, 19/11)
ALLEMAGNE * Le Ministre pour les Affaires Sociales du Schleswig-Holstein, Heide Moser, a proposé la vente du cannabis en pharmacie, mais elle rencontre beaucoup d'obstacles sur son chemin. Même si le gouvernement régional a approuvé une expérience dans ce sens, un délai ultérieur a été demandé en ce qui concerne les détails pratiques. La question de savoir si à seize ans les adolescents pourront acheter du haschich en pharmacie, et qui devra procurer la substance, reste donc ouverte. Par ailleurs le projet serait dans la ligne d'un jugement de la Cour Constitutionnelle de 1994, dans lequel on invite les politiques à expérimenter "si et dans quelle mesure la légalisation du cannabis pourrait favoriser la différenciation du marché de la drogue et agir positivement sur la consommation de stupéfiants". Un autre obstacle pour la nouvelle normative régionale vient du veto possible du Ministre de la Santé, Horst Seehofer. Entre-temps la pression s'accroît dans le pays contre la ligne dure du gouvernement. Plusieur
s Régions demandent l'autorisation d'utiliser le cannabis dans le traitement du cancer et du Sida; certaines veulent la distribution contrôlée d'héroïne dans les cas les plus graves; d'autres proposent d'intensifier les programmes de méthadone. Toutes des propositions pragmatiques pour une politique plus rationnelle.
(FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG 19, 22/11; DIE PRESSE, 21/11; SUEDDEUTSCHE ZEITUNG 21, 22/11; DIE ZEIT, 22/11; DER SPIEGEL, 25/11, EL PAIS, 26/11)
FRANCE * Du rapport "La santé en prison", du prof. Marc Gentilini, qui devra servir au Ministre de la Santé pour prendre de nouvelles mesures: *Oui à une diffusion concrète du préservatif dans les prisons. *Oui aux programmes de méthadone. *Non catégorique à toute politique de distribution ou d'échange de seringues dans les prisons.
(LIBERATION, 22/11)
BRÉSIL * A Rio de Janeiro, la guerre pour la conquête du marché de la drogue continue à frapper des innocents. Depuis le début de l'année, 65 personnes ont été blessées par des balles "perdues" et 19 sont mortes.
(DER SPIEGEL, 25/11)
SUISSE * Sur 30.000 toxicomanes, 913 font partie d'un programme de distribution contrôlée d'héroïne. Une expérience qui dure depuis deux ans, qui est la plus importante en Europe, et qui semble vraiment donner de bons résultats. En Allemagne, un ample front libéral de politiques, économistes, avocats et médecins demande une inversion de la politique sur les drogues, comme par exemple l'administration d'héroïne sur ordonnance dans les cas les plus graves.
(DER SPIEGEL, 25/11)
ITALIE * Sept millions d'italiens avouent fumer un joint de temps à autre. Quatre millions d'entre eux sont des adultes, des hommes et des femmes entre 40 et 60 ans. C'est ce que révèle une enquête d'un magazine, grâce auquel on découvre un monde de "toxicomanes normaux": des indépendants, des commerçants et des médecins.
(CORSERA, 22/11)
ITALIE * Deux affaires catalysent l'information sur la légalisation ou non des drogues douces. Les déclarations antiprohibitionnistes du Secrétaire du Parti Démocratique de la Gauche (PDS), Massimo D'Alema, et la confirmation de l'arrestation de Marco Pannella et d'autres dirigeants de son mouvement, accusés d'avoir distribué en 1995 du cannabis dans le but de contester la loi prohibitionniste actuelle. La position de D'Alema suscite des réactions indépendamment des coalitions politiques, brisant des certitudes et faisant réfléchir sur la substance plutôt que sur l'appartenance politique. Le leader radical annonce l'ouverture d'un autre procès, toujours avec le même chef d'accusation, le 6 décembre prochain.
(TOUS LES QUOTIDIENS ITALIENS DU 24 AU 27/11, PANORAMA 28/11)
COLOMBIE * Le général Manuel José Bonett, inspecteur des forces armées colombiennes, a dénoncé la présence en Espagne et en Allemagne de colombiens qui sont payés par les trafiquants pour salir l'image de l'armée, faisant passer la nouvelle d'un soit-disant coup d'état militaire pour rétablir l'ordre mis en danger par la guérilla.
(EL PAIS, 27/11)
NICARAGUA * Alors qu'on analyse pourquoi et comment la CIA aurait recueilli des fonds pour les contras nicaraguayens, en vendant du crack dans les quartiers pauvres des villes américaines, grâce aux révélations du quotidien californien San José Mercury News, les leaders contras font savoir qu'ils sont dans l'ignorance de ce type d'aide que la CIA aurait fourni à leur cause.
(EL PAIS 28/11, 01/12)
BRÉSIL * Intervenant publiquement durant une cérémonie, le Président du Brésil a annoncé qu'il avait l'intention d'utiliser les forces armées pour lutter contre le trafic de stupéfiants en Amazonie. Invoquant la "force de contamination" des trafiquants, les chefs de l'armée se montrent en revanche réticents à s'engager dans des opérations de répression qui devraient être confiées à la police fédérale.
(LE MONDE, 28/11)
E.-U. * D'après un ancien directeur du White House Office of Drug Control Policy, Barry R. McCaffrey, la production mondiale d'opium a augmenté de façon dramatique ces dernières années, et est en train de causer une augmentation des toxicomanies d'héroïne. Depuis 1988 la production d'opium (qui a lieu en plus grande partie dans le "triangle d'or" entre la Birmanie, la Thaïlande et le Laos) a doublé et est actuellement de 4.000 tonnes par an. Pour produire une tonne d'héroïne, il faut 10 tonnes d'opium. Cette production massive rend nécessaire la création d'un marché, et cela explique l'agressivité des trafiquants qui sont en train de pousser la consommation en Europe et aux Etats-Unis. Les héroïnomanes américains sont actuellement 600.000 (seulement 2% du total mondial) mais on observe une tendance à la hausse, surtout chez les tout jeunes.
(INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE 29/11)
GRANDE-BRETAGNE * Le Sunday Times a mené un sondage auprès de 45 juges parmi les plus importants: 16 d'entre eux sont en principe favorables à la dépénalisation de la possession de drogues douces. Les raisons: les drogues douces ne créent pas d'accoutumance physique; il n'est pas du tout évident qu'elles conduisent à la consommation des drogues dures, et ce phénomène est même facilité par le fait que ces deux marchés oeuvrent dans l'illégalité.
(THE TIMES 01/12)
AFRIQUE DU SUD * Il y a cinq ans, l'Afrique du Sud ne connaissait pratiquement pas l'héroïne et la cocaïne. Les sud-africains consomment depuis des siècles de la marijuana - appelée localement dagga - qui est cultivée et fumée dans beaucoup de zones rurales noires. Il s'agit d'une plante qui a une concentration de cannabynol particulièrement élevée, mais le problème principal est actuellement l'afflux dans le pays de grosses quantités de cocaïne et donc de crack. Il y a quatre ans la police parlait de 11 tonnes saisies par an; cette année il s'agit de 220 tonnes, dont beaucoup sous forme de crack. Le taux de criminalité a augmenté parallèlement.
(TIME, 09/12)