BRUXELLES, 10 mars (AFP) L'Union européenne a sommé vendredi le gouvernement canadien de relâcher immédiatement et de réparer les dommages causés au bateau de pêche espagnol arraisonné jeudi soir par des garde côtes canadiens dans les eaux internationales des Grands Bancs de Terre Neuve.
Dans une note verbale de protestation transmise à Ottawa à l'issue d'une réunion spéciale du Comité des représentants permanents (ambassadeurs) à Bruxelles, l'UE condamne sévèrement cet acte illégal et totalement inacceptable. Elle se réserve également le droit de prendre toutes les actions opportunes, mais dans la légalité. Comme première contre mesure, le Conseil des ministres de la Recherche de l'UE, réuni vendredi à Bruxelles, a rayé de son ordre du jour un accord de coopération scientifique entre les Quinze et le Canada.
Les ambassadeurs ont demandé par ailleurs la convocation rapide d'une réunion des directeurs politiques de la troika européenne (France, Allemagne, Espagne) pour étudier la situation et réclamé une réunion urgente de l'Organisation des pêches dans l'Atlantique du Nord Ouest (OPANO).
De source diplomatique, on précise que la Commission Europeenne a été chargée par les Quinze de préparer un inventaire des mesures possibles pour répondre aux agissements des autorités canadiennes. Le Comité des
Représentants permanents de l'UE les étudieront lors de leur réunion de la semaine prochaine.
Pour marquer leur solidarité avec l'Espagne, le représentant de la Commission européenne auprès du Canada va se rendre sur le bateau arraisonné et marquer son soutien à l'équipage de ce bateau. Les ambassadeurs des Quinze au Canada sont invités à en faire de même.
L'Union européenne a toutefois souligné qu'elle reste ouverte au dialogue et qu'elle ne cherche pas la confrontation avec le Canada. Elle prendra des mesures légales, mais condamne les actions unilatérales du Canada.
Toutefois l'UE est consciente que la situation est grave à cause de deux problèmes: l'action illégale de la marine canadienne qui est intervenue contre un chalutier espagnol dans les eaux internationales, en dehors de la limite territoriale de ses 200 miles la contestation par l'UE des quotas accordés aux pêcheurs communautaires dans l'accord OPANO pour le turbot pêché dans l'Atlantique Nord.