BRUXELLES, 10 mar (AFP) Le Comité des représentants permanents (ambassadeurs) de l'UE s'est réuni vendredi matin pour examiner les conséquences de l'arraisonnement d'un chalutier espagnol par des garde côtes canadiens jeudi dans les eaux internationales des Grands bancs de Terre Neuve.

"C'est un acte de piratage organisé," avait déclaré jeudi soir Emma Bonino, commissaire européen chargé de la pêche, en apprenant l'arraisonnement.

"Nous condamnons en termes très sévères cet arraisonnement par les autorités canadiennes d'un bateau de pêche espagnol. C'est une flagrante violation de la loi internationale," indiquait un communiqué de la Commission européenne. "Nous allons demander une réunion urgente de l'Organisation des pêches dans l'Atlantique du nord Ouest (Opano). L'Union européenne ne cherche pas l'escalade.

Mais si le Canada ne cesse pas ses actions et refuse de respecter les règles internationales, l'UE sera obligée d'envisager d'autres actions pour défendre ses droits légitimes," poursuivait le communiqué.

"Nous ne pouvions continuer le dialogue ou les négociations avec l'UE pour tenter de résoudre le net différend entre nous sur les stocks de poissons chevauchant la limite des eaux territoriales (canadiennes) tant que la pêche continuerait," a dit le ministre canadien des Pêches, Brian Tobin, pour justifier l'attitude canadienne.

L'UE conteste la répartition en faveur du Canada du quota de 27.000 tonnes de turbot fixé par l'Opano pour 1995 afin de préserver les stocks. Les Quinze ont dénoncé cette répartition et dans l'attente d'une décision de l'Opano, ont fixé unilatéralement un quota autonome de 18.630 tonnes à répartir entre leurs pêcheurs dans cette zone, ce qui a provoqué la colère des Canadiens qui avaient obtenu de l'Opano un quota de 60% de ce quota de 27.000 tonnes contre 12,6% (3.400 tonnes) pour l'UE.