AFP - 14/3/1995
ROME Le Directeur Général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), Jacques Diouf, a déclaré mardi que la limitation de la pêche en mer est une nécessité qui s'imposera "tôt ou tard" aux Etats.
S'adressant au Comité des pêches de la FAO réuni à Rome, le Directeur Général a évoqué les difficultés rencontrées aujourd'hui par la pêche: surexploitation de certains stocks, absence de réglementation des opérations de pêche, surcapitalisation et dimension excessive des flotilles, changement de pavillons visant à échapper aux contrôles, manque de sélectivité des engins de pêche, et insuffisance de la coopération entre les Etats.
"Tôt ou tard, les Etats devront limiter leur production afin de faciliter la reconstitution des stocks", a t il averti.
Jacques Diouf a affirmé que le système de "réglementation volontaire des pêches a été un échec". "Les Etats n'ont pas toujours su s'acquitter de leurs responsabilités" et, a t il constaté, "les règles prévalentes continuent à récompenser l'exploitation maximale à court terme" des "ressources limitées des océans".
Selon la FAO, la production mondiale de poisson a atteint 101,3 millions de tonnes en 1993. Elle considère que 6 pour cent des stocks mondiaux de poisson de mer sont épuisés, 16 pour cent surexploités, 44 pour cent exploités intensément, et seulement 3 pour cent en voie de très lente reconstitution.
L'Organisation estime que pour subvenir aux besoins des 7 milliards d'habitants prévus en 2010, il faudra une augmentation de 19 millions de tonnes par rapport à celles de 1993, ce qui ne pourra être possible qu'en doublant la production de l'aquaculture au cours des 15 prochaines années.