AFP - 15/3/95
ST. JOHN'S (Canada) Des "négociations multilatérales" pour tenter de sortir de l'impasse dans le conflit de la pêche au turbot entre l'Union européene (UE) et le Canada se déroulaient en soirée mardi de part et d'autre de l'Atlantique, a déclaré l'ambassadeur d'Espagne au Canada, Jose Luis Pardos.
"Nous sommes en ce moment en négociation, nous tentons de sortir de l'impasse", a dit M. Pardos au cours d'un point de presse, à Saint Jean de Terre Neuve (est du Canada).
Ce sont des "négociations délicates", qui se déroulent en présence de "toutes les parties" au conflit "et nous allons tenter d'en obtenir le meilleur possible", a t il indiqué, sans autres précisions. L'ambassadeur a laissé entendre que ces négociations seraient vraisemblablement suspendues pendant la nuit, en raison du "décalage horaire".
Elles pourraient toutefois, selon lui, aboutir, mercredi matin, à un accord pour "le départ" du port de Saint Jean du chalutier espagnol Estai.
L'UE a annoncé mardi qu'elle donnait au Canada jusqu'à mercredi matin pour restituter aux Espagnols le chalutier Estai, arraisonné jeudi par les autorités canadiennes en eaux internationales sur les Grands Bancs de Terre Neuve.
Le Canada a fixé à 3,8 millions de dollars canadiens (2,1 M de USD) la caution à payer pour que soit restitué l'Estai. Mais les Quinze refusent d'envisager cette option, puisqu'ils ne reconnaissent pas de juridiction au Canada en matière de pêche en eaux internationales.
Les Quinze avaient annoncé lundi le gel de leurs contacts formels avec Ottawa.
L'annonce de ces négociations en cours est intervenue quelques heures après la libération par un tribunal de Terre Neuve du capitaine de l'Estai, qui pourra rentrer en Espagne dans l'attente de son procès, dont la date n'est pas fixée.
Une nouvelle audience judiciaire est prévue pour le 20 avril, mais le capitaine Enrique Davila Gonzalez, accusé notamment de pêche illégale, pourrait ne pas être tenu de s'y présenter, selon son avocat.