Le Marin, 30 décembre 1994
Pour le première fois c'est une femme qui va tenir les rénes de la politique commune de la pêche. Aprés le » non norvégien à l'Europe, Emma Bonino a été choise pour remplacer le Norvégien Thorvald Stoltenberg. Nommée par l'Italie à Bruxelles, elle n'avait en effect reçu qu'un portefeuille reletivement modeste, celui de l'action humanitaire, Jacques Santer, le prêsident de la nouvelle Commission, a jugé qu'il pouvait lu confier en plus la pêche.
Avec Emma Bonino, ça va lenguer. Cette italienne, née en 1948, a été elue député à 28 ans pour la première fois, puis reélue sans cesse depuis. C'est une disciple de Marco Pannella, célèbre au Parlement européen pour ses actions spectaculaires en faveur des droits de l'homme. Elle-même a été présidente du groupe parlementaire du parti radical, une formation connue pour ses campagnes en faveur notamment du Tiers monde.
En 1975, elle fonde le CISA, mouvement d'information sur la stérilisation et l'avortement. En 1976, elle mène campagne en Italie pour un référendum antin-nucléaire. En 1984, elle organise une conférence à Rome en plein semaine sainte sur le thème "Les pauvres ne se nourissent pas de théorie". Aux Etats Unis elle pliade contre la peine de mort et se fait photographier attachée sur une chaise electrique. Le conformisme n'est pas son fort. A la chambre des députés italienne elle arrivait en salopette et en sabots. Les huissiers ont eu du mal a s'y faire.
Mais pour ceux qui la connaissent, sa nomination à la tête de l'Europe bleue n'est pas une aberration. Cette femme resolue est un bourreau de travail. Et quand elle prend un dossier en main, elle le traite jusqu'au bout. Elle aura donc vite fait de combler son ignorance des problèmes de la pêche. Reste que la France l'attend au moins sur un dossier: les filets maillante derivants. Résolument écologiste, on peut parler qu'elle prendra fait et cause contre, même si les pêcheurs de son pays en usent et abusent.