Bruxelles, le 23 février 1995
"ECHO est une des manifestations les plus concrètes de la présence de l'Union européenne sur la scène internationale, l'élément le plus tangible de l'engagement de solidarité des Quinze". C'est ce qu'a déclaré Emma BONINO, Commissaire européen responsable pour les aides humanitaires, à l'occasion de la présentation du rapport annuel sur l'activité ECHO, European Community Humanitarian Office, en 1994. "En présence de crise où la raison politique n'arrive pas à s'affirmer - a souligné Mme BONINO - l'action humanitaire est la seule image de l'Union perceptible à la fois par le bénéficiaire et par nos propres citoyens".
Le rapport ECHO, document qui résume la seconde année complète d'activité de l'organisation, met en évidence trois résultats importants réalisés par l'Union européenne en 1994. Tout d'abord, on peut souligner le volume des différentes aides (alimentaires, sanitaires, "shelter", carburants, etc.) qui atteint un quota de 760 MECU (605 MECU en 1993). Il est donc intéressant de remarquer la grande efficacité de l'intervention, à laquelle ont participé 150 organisations non gouvernementales et institutions internationales. Enfin, il est significatif de constater que l'action de ECHO se soit déroulée dans 63 pays des 4 continents. "C'est encore une preuve de plus du respect des principes de la neutralité et de la non-politisation de l'aide humanitaire" a affirmé Mme BONINO.
Quarante-deux pourcent des aides ECHO ont été distribué aux pays ACP (Afrique, Caraibes et Pacifiques) dont la plus grande partie au Ruanda et au Burundi. Les Etats de l'Ex-Yougoslavie ont obtenu 35,3% des aides, ceux de l'Ex-URSS 11,9%. Environ 85% de l'aide est distribué par des organisations non-gouvernementales et des agences ONU qui ont signé un accord cadre de partenariat avec ECHO.
"Nous devons poursuivre l'effort de solidarité - a dite Mme BONINO - et expliquer aux citoyens en quoi consiste notre action. Un de nos objectifs est de donner une visibilité politique à cette action de l'Union européenne. C'est important puisque c'est en rapport avec l'"accountability" vis-à-vis des citoyens européens, qui sont aussi les contribuables. Ils doivent consciemment prendre part à cet effort de solidarité. Mais ils doivent également voir quelle est la valeur de cette action humanitaire pour laquelle ils contribuent."
"Les données de l'Eurobaromètre - ajoute le Commissaire - nous réconfortent car à travers ces statistiques nous découvrons que les gens sont prêts à tendre la main aux victimes des catastrophes naturelles et non". Mais le même sondage révèle une triste réalité : les citoyens ne sont pas au courant de ce qui a été fait par ECHO. "Je crains une crise de "donor's fatigue" - affirme Mme BONINO -"je crains que les contribuables, ne voyant pas de résultats décident de resserer les cordons de la bourse des aides humanitaires. Nous devons éviter ce danger en proposant des résultats concrets".