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Dell\'Alba Gianfranco - 21 luglio 1987
Etats-Unis d'Europe, tout de suite! Le laboratoire politique et le parti transnational

par Gianfranco Dell'Alba

SOMMAIRE: Le projet du Traité élaboré par le Parlement européen sur initiative d'Altiero Spinelli a été bouleversé et les principales expectatives et requêtes de la conférence intergouvernementale chargée de l'examiner n'ont pas été observées. D'où la nécessité de répondre à l'appel lancé par Spinelli au XXXIe Congrès du PR, pour promouvoir immédiatement des initiatives populaires de pression sur les gouvernants européens afin que l'on fasse les vrais premiers pas vers l'union européenne. Outre les divisions "droite-gauche", le Parti radical devrait devenir, et il peut le faire grâce à son Statut, le "second parti" de tous ceux qui pensent que l'on doit faire quelque chose de plus pour l'Europe.

(Notizie Radicali N·165 du 21 juillet 1987)

Altiero Spinelli nous a quitté il y a maintenant un an. Il était l'un des derniers, sinon le dernier, prophète de l'Europe, celui qui, deux mois avant sa mort, continuait de stimuler incessamment ses collègues du PE contre toute tentative de soumission, de repli, d'abandon de l'action en faveur d'une véritable Union Européenne.

C'est à lui que le PE, la Communauté toute entière, doivent le Projet de Traité pour l'Union Européenne qui a été voté le 14 février 1984 et qui a suscité tant d'espoirs chez tous ceux qui croient que seule l'intégration politique de nos pays est en mesure de faire sortir la Cee de la crise structurelle dans laquelle elle se trouve et de donner à l'Europe un nouvel élan à la veille du troisième millénaire.

Tout le monde était favorable au Projet Spinelli, sauf quelques "conservateurs" de droite et de gauche qui songent encore à la vieille utopie de la "voie nationale", du socialisme, du capitalisme ou du libéralisme.

Tout le monde a construit sur ce projet la campagne électorale européenne, affirmant vouloir défendre et faire adopter ce nouveau traité. Tout le monde a menti aux électeurs, car une fois les urnes closes, tout le monde s'est empressé, à travers les parti nationaux, de mettre en sourdine les élans fédéralistes du Parlement européen pour se limiter à conférer, une fois encore aux représentants nationaux, la tâche de mettre main à ce projet, pour en banaliser le contenu et pour réduire à néant les élèments innovateurs.

Le résultat en a été un texte anodin, dépouillé de tout impact progressiste, qui se limite à essayer d'accélérer la libre circulation des personnes, des capitaux, et des biens entre les 12 Pays pour le 31 décembre 1992... tâche qui était déjà contenue dans le Traité de Rome de 1957! Ce texte n'est entré en vigueur que le 1er juillet dernier, c-à-d, un an et demi après son approbation de la part des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Douze. Le PR, notre Parti transnational, ce parti de militants sans frontières, refuse cet abandon, cet "esprit de Monaco" qui réunit les autres formations politiques dites européennes, au-delà des bonnes volontés de certains.

Il ne suffit pas de se donner bonne conscience à bon marché, en faisant voter ses propres représentants d'une certaine manière au Parlement européen, alors que l'on sait parfaitement que ces mêmes représentants du même parti, au niveau national, s'opposeront à toute dynamique fédéraliste de l'Europe.

La récréation est terminée: fini le temps où l'on pouvait travailler facilement sur deux tableaux. Le moment est venu de faire du choix européen un choix prioritaire, un choix politique, un choix de société.

Le moment est venu de prendre position, de se constituer en parti européen, pour l'Europe, et pour les Etats-Unis d'Europe. Et cela, outre les divisions "droite-gauche", parce que dans ce domaine, c'est ailleurs que se situe la différence.

Le parti radical devrait en somme devenir le "second parti" pour tous ceux qui pense que sur le sujet Europe on doit faire plus, tout de suite et réellement, plus que tous ceux qui l'ont choisi comme premier parti, le parti qui incarne leurs valeurs, leurs espérances, leurs idéaux.

La voie que nous proposons est simple: elle peut et doit s'unir à celle des fédéralistes organisés, disposée à en être aussi l'élément propulseur, pour faire en sorte que la méthode radicale devienne le catalyseur de tous ceux qui veulent, réduits aujourd'hui au silence, l'union politique de l'Europe.

Tous les sondages réalisés au niveau européen prouvent qu'il existe une majorité dans tous les pays, y compris la Grande Bretagne et le Danemark, en faveur d'une Europe plus forte, de plus grands pouvoirs au Parlement européen. Eh!bien!, nous demandons à ce que les refeendum consultatifs soient organisés au niveau européen sur deux questions simples mais capitales:

- Voulez-vous les Etats-Unis d'Europe?

- Voulez-vous que soit conféré au PE élu en juin 1989 le pouvoir d'une Assemblée Constituante chargée d'élaborer un projet de Traité pour les Etats-Unis d'Europe?

Une première pétition, souscrite par des centaines de citoyens de toute l'Europe a déjà été adressée au Conseil européen convoqué à Bruxelles les 29 et 30 juin derniers. Il est clair toutefois qu'une action dans ce sens dans tous les pays suppose un engagement concordé par tous ceux qui n'acceptent pas le status quo, la voie technocratique des seigneurs de Bruxelles, de Jacques Delors et autres, capables uniquement de se plier aux volontés nationales des gouvernements et d'essayer de porter un remède à leurs propres erreurs de gestion et à celles de leurs prédécesseurs.

Cet engagement, cette volonté commune doit se retrouver dans l'organisation en parti, en un parti nouveau, qui ne connaisse pas de frontières ni de barrières nationales, auquel tout le monde pourrait s'inscrire et participer à faire triompher ses valeurs et ses espérances. Il est illusoire en effet de penser que des groupes de pression, comme les divers rassemblements de fédéralistes, à fortiori organisés à échelle "nationale", puissent encore représenter un instrument valable pour imposer une volonté européenne à des partis et des gouvernements désormais consolidés dans leurs intérêts et programmes "nationaux" où la dimension européenne est plus ou moins accentuée, mais jamais prioritaire.

Certes, tous se retrouvent ensuite dans les "internationales, socialiste, libérale, démochrétienne. Mais ce ne sont que des juxtapositions de partis, de forum politico-touristiques où les respectives sections "Affaires Etrangères" des partis confrontent leurs propres positions, se gardant bie de les diriger vers des objectifs déterminés à construire une nouvelle entité politique.

Et comment pourraient-ils du reste, les labouristes anglais, élaborer un programme commun avec les socialistes français, avec les italiens, avec les partis au Gouvernement en Grèce ou en Espagne? A-t-on jamais vu peut-être un citoyen inscrit à l'"Internationale libérale" ou "socialiste"? Non, bien sûr! Il n'est guère possible de le faire, seuls les partis sont membres de ces confédérations dénuées de capacités décisionnelles réelles. Une Europe fédérale ne peut donc être construite sur ces bases.

Il faut donc que le parti radical devienne le laboratoire politique d'une nouvelle expérience, fort de son statut qui prévoit depuis toujours la possibilité pour tout le monde de s'inscrire au Parti, et de la Motion de son Congrès de février dernier qui lance l'objectif de milliers d'inscrits hors d'Italie comme priorité politique pour l'année en cours.

Pour pouvoir préparer une campagne au niveau européen pour les Etats-Unis d'Europe, il faut donc que le plus grand nombre possible de personnes en France, en Espagne, en Belgique, en Allemagne et ailleurs, s'inscrivent au Parti radical, le parti des droits de l'Homme, de la nonviolence, de l'objection et de l'affirmation de conscience, des libertés et de la démocratie. Au parti qui se bat pour les refuzniks soviétiques auxquels on refuse le droit de s'expatrier et qui lutte en même temps pour arracher Paula Cooper à la chaise électrique ou pour faire sortir de prison Michalis Magarakis, coupable de solliciter à son pays, la Grèce, la reconnaissance du droit à l'objection de conscience, tel que le conçoit le Parlement européen, le Conseil d'Europe. Pour continuer la bataille de Spinelli, pour imposer la priorité des Etats-Unis d'Europe, pour une nouvelle saison radicale, ces mois qui viennent sont décisifs, ils sont le banc d'essai pour le succès dans un moment où la Communauté traverse précisément l'une

de ses périodes les plus difficiles.

Une série d'initiatives est lancée afin que l'été prochain puisse-être à sous le signe de l'action radicale. Des groupes de militants devront se répartir un peu partout en Europe pour faire connaître le parti, pour recueillir des inscriptions et des adhésions à nos batailles.

L'objectif est très ambitieux et très difficile; et il est en même temps le seul à travers lequel le Parti radical peut faire connaître sa voix hors d'Italie, son image véritable, pour essayer de constituer et donner vie au projet pour lequel des hommes comme Altiero Spinelli ont lutté toute leur vie.

 
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