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Partito Radicale Centro Radicale - 11 dicembre 1997
Pr/Cora/Journées antiprohibitionnistes: intervention d'Helena Vaz da Silva

JOURNEES ANTIPROHIBITIONNISTES DE BRUXELLES: INTERVENTION D'HELENA VAZ DA SILVA (*)

En entrant et en ne réussissant pas à trouver une place pour m'asseoir, je me suis dit: voilà que cela devient une cause autour de laquelle la militance devient naturelle. Il faut cependant savoir que le saut qualitatif dont nous avons besoin pour nos politiques ne se fera, comme on la déjà dit, que par la pression de l'opinion publique et, l'opinion publique, il faut l'aider à se faire. Nous qui sommes ici et remplissons cette salle, nous avons cette tâche indéfinie qui est d'aider l'opinion publique à se faire.

Je ne dirais que quelques mots informels car je suis consciente de ne rien dire de nouveau. Je vais simplement répéter quelques points qui ont déjà été mentionnés ici avant moi ou ailleurs. Mais comme disait Sacha Guitry: oui je lai déjà dit, mais je le répèterai jusqu'à ce que vous l'ayez compris!. Je pense qu'il s'agit vraiment de répéter les idées et les souhaits jusqu'à ce qu'ils deviennent politiques. Je voudrais que ma présence ici soit, avec ces brefs mots informels, surtout un signe au nom du Portugal. Il y a encore un long chemin à faire non seulement en terme de mentalité, comme l'a dit mon collègue Figueireido, mais aussi en termes de structure et de réponse aux vrais besoins. Un signe aussi en terme de groupe politique puisque je fais partie du groupe PPE où une position antiprohibitionniste n'est pas du tout évidente. C'est un peu au nom de ces symboles que je vais vous rappeler deux ou trois choses.

En premier lieu, bien que les budgets aient été augmentés et que la coordination internationale pour la répression ait été renforcée au niveau des politiques européennes, bien que l'ONU ait déclaré une décennie contre la drogue de 1991 à 2000, bien que l'on constate que les prix sont toujours aussi stables, l'offre n'a pas baissé.

D'autre part, des chiffres nous disent qu'il y a quand-même une inversion, du moins dans beaucoup de nos pays, de la tendance à la hausse du Sida. Cela veut donc dire que les mesures de réduction des risques qui sont prises un peu partout sont valables.

Je pense qu'il y a donc deux faits importants. D'une part, l'offre qui n'a pas baissé en dépit de toutes les mesures de répression qui ont été prises. Et, d'autre part, que toutes les mesures de réduction des risques qui ont été prises, bien qu'encore avec beaucoup d'hésitation, au niveau des politiques nationales, ont eu, en très peu de temps, des résultats visibles. Je crois qu'elles doivent nous faire réfléchir.

Les prises de position de l'UE ne reflètent pas encore les nouvelles attitudes adoptées dans les Etats membres mais je crois cela devrait venir. De toute façon, je crois que les dernières années, 1996, 1997, ont été des années importantes au niveau de la prise de conscience des institutions de l'Union européenne.

Je pense qu'il est important d'être conscient du fait que la drogue est vraiment un problème complexe et relationnel et qu'il dépend donc du contexte et du rapport de chaque individu à chaque drogue. Je pense que c'est sous cet aspect qu'il faut l'aborder.

Donc, ne pas mettre toutes les drogues sous le même chapeau. C'est une évidence, on la dit et je le répète. Il est nécessaire de ne pas renforcer le manque que représente la drogue en punissant la consommation et en la rendant, au fond, plus incontrôlable. Et, surtout, quand on parle d'éducation, il ne faut pas mettre l'accent sur la diabolisation de la drogue à l'école mais plutôt sur toutes les dimensions positives de la vie en société et de donner aux enfants des instruments pour qu'ils puissent vraiment faire leurs choix.

Quand on parle de la drogue, je crois que ce dont il faut parler c'est d'une mauvaise utilisation des drogues. Des drogues, il y en a des dizaines, nous le savons tous, certaines sont plus problématiques, comme l'héroïne, la cocaïne. On retrouve les amphétamines, les tranquilisants, les drogues synthétiques, les solvants, l'alcool, le tabac, le cannabis et le chocolat. Je ne vois que le chocolat qui puisse être classé après le cannabis. Et je crois que toutes ces drogues ont une utilisation positive et une mauvaise utilisation possibles, les unes plus que les autres évidemment. Cette mauvaise utilisation des drogues, et c'est de ça qu'il s'agit, dépend, comme je l'ai dit d'un contexte social personnel et d'un aspect relationnel. Et c'est de cela qu'il faut être conscient pour dessiner des politiques de la drogue. Le mauvais usage de la drogue a à voir avec ce contexte social relationnel et aussi évidemment avec les sources d'approvisionnement. Là aussi, je crois que nous devons placer notre préoccupation par

ce que le mauvais usage de la drogue pose des problèmes de santé publique, d'intégration sociale et aussi de criminalité. Quand on parle de criminalité, on parle d'une part de la criminalité organisée, des mafias, des crimes financiers, mais aussi du pouvoir politique caché. On considère également l'aspect sécurité des citoyens. Mais quel est au fond le rôle des pouvoirs publics pour résoudre ces aspects qui sont tous liés et qui concernent la santé publique, l'intégration sociale et la criminalité? Il ne passe pas à travers de grandes campagnes à connotation morale. Je dirais que le rôle des pouvoirs publics est surtout de vraiment mettre en marche une nouvelle attitude qui se base sur une politique de réduction de la demande et de réduction des risques et de réduction de l'offre. Ce qu'il faut en plus de cette nouvelle attitude, c'est véritablement casser le business. Je crois que c'est l'aspect central. Je crois que si l'on casse le business, nous aurons résolu une bonne partie de nos problèmes. Je voudra

is voir le grand trafic fortement pénalisé. Voir les budgets se renforcer là où il doivent se renforcer, c'est-à-dire là où le rapport Coûts/Bénéfices a vraiment été analysé à partir d'une évaluation sérieuse, ce qui n'est pas le cas pour le moment.

Je désirerais, pour conclure, voir établie une distinction des drogues et voir le cannabis en vente libre. Je voudrais voir prises des mesures coordonnées et fortes pour casser le business. Ce qui veut dire organiser la distribution et le marché des drogues, le marché libre du cannabis et la distribution des autres drogues. Et agir auprès des planteurs des pays tiers, donc le bussness, à travers ces composantes: pénaliser le trafic, agir au niveau de l'école très tôt - et à ce niveau il faut en finir avec les discours gueule de bois, les campagnes anti-drogues, les affiches, toutes ces choses qui font peur - et plutôt faire des premières années scolaires l'ossature d'un adulte capable de faire ses choix. Car c'est là que réside le citoyen qui en fin de compte refusera la drogue ou, s'il la prend, aura des raisons pour le faire.

(*) députée européenne (Portugal), membre du groupe parlementaire PPE.

 
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