JOURNEES ANTIPROHIBITIONNISTES DE BRUXELLES: INTERVENTION DU COMTE POL BOEL, SENATEUR HONORAIRE PRL, PRESIDENT D'HONNEUR DE LA CORA
En tant que président aujourd'hui, j'aimerais vous résumer brièvement mes positions par rapport aux discussions que nous avons eues et épingler certains éléments.
La chose la plus importante pour la dépénalisation de la drogue c'est d'insister sur le mot dépénalisation ou décriminalisation. Nous ne sommes pas pour pousser à la consommation de drogue. Nous sommes des antiprohibitionnistes, nous sommes des libéraux, nous voulons rendre au public sa responsabilité et le droit d'organiser lui-même sa vie. Et pour cela, la chose la plus importante c'est le débat, le débat ouvert, le débat tel quil est prôné par les droits de l'homme. Tout d'abord, il faut casser dans ce débat l'amalgame entre le cannabis et l'héroïne, la drogue douce et la drogue dure.
La drogue douce doit être libre, elle doit être vendue légalement, organisée, fiscalisée exactement comme on vend les deux drogues les plus dangereuses qui sont lalcool et le tabac.
Pour la drogue dure, il faut mettre en place un système de vente légale contrôlée comme on le fait dans l'industrie pharmaceutique pour les médicaments parce que l'on vend cette drogue à des malades qu'il faut soigner. Et tout cela passe par l'éducation. L'importance de l'information et de l'éducation, tout particulièrement auprès des jeunes, a d'ailleurs amplement été mise en avant tout au long de cette journée. Pourquoi? Parce que c'est eux qui vont prendre en main leur vie, qui vont devenir des adultes et, par conséquent, il faut leur apprendre ce qu'est la drogue. Il faut leur apprendre qu'il ne faut certainement pas abuser de la drogue douce, que ce soit le tabac, l'alcool ou le cannabis et qu'il faut éviter à tout prix la drogue dure parce que les conséquences sur la santé et sur l'individu sont catastrophiques. Mais il faut les responsabiliser, il faut les éduquer non pas par la Force de la loi, par les punitions et par le pouvoir mais par le dialogue.
Et c'est pourquoi je pense qu'il est si important que la conclusion d'aujourd'hui soit que ce débat, qui est le second tenu ici au Parlement européen, ne soit de loin pas le dernier mais soit, comme la dit monsieur Papandreou, dans tous les pays d'Europe, le forum où les nouvelles idées se font jour.