KOSOVO: ET SI LE PRIX TRAGIQUE PAYE PAR LES KOSOVARS ETAIT LA CONTREPARTIE DU PRIX PAYE PAR LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A MILOSEVIC POUR QU'IL NE SABOTE PAS LES ACCORDS DE DAYTON"?
Déclaration d'Olivier Dupuis, Secrétaire du Parti Radical et député européen:
Rome-Bruxelles, le 19 août 1998. "Plus le temps passe, plus l'hypothèse selon laquelle Américains et Européens auraient littéralement sacrifié les droits du peuple kosovar sur l'autel de la sauvegarde des accords de Dayton devient forte et cohérente.
Comment expliquer autrement que l'Europe et les Etats-Unis aient renoncé - après avoir mis au point toute une gamme d'interventions politico-militaires possibles, des plus modérées aux plus lourdes, de l'embargo jusqu'à de véritables plans d'intervention armée au Kosovo - aient non seulement renoncé à toute mise en oeuvre de ces plans, y compris celle d'établir une zone d'exclusion aérienne sur le territoire du Kosovo (ce qui a permis aux "forces de police" de Belgrade de recourrir massivement à l'utilisation d'hélicoptères et d'avions ...) mais aussi à toute forme de pression politico-diplomatique. Aucune forme d'embargo commercial, aucune interruption des liaisons aériennes civiles, pas de création de couloirs humanitaires, pas de rappel d'ambassadeurs (y compris pour consultation), pas de gel des avoirs financiers de la Fédération Yougoslave à l'étranger ... Rien. Absolument rien.
Pourquoi? Pour sauver la créature, le monstre, le "joyau" de la diplomatie internationale: les Accords de Dayton. En échangeant la non intervention des Etats-Unis et de l'Europe au Kosovo contre la "promesse" de Milosevic de ne pas mettre en oeuvre son projet de saboter ces mêmes accords en annexant la "Republika Srpska" à la Yougoslavie afin de prendre en tenaille ses alliés toujours plus gênants du Monténégro et faire un pas de plus en direction de la réalisation de la "Grande Serbie". Un choix politique, celui des Etats-Unis et de l'Europe, tout à fait cohérent avec la ligne poursuivie jusqu'ici. Une "ligne cosmétique" qui livre un peuple entier aux mains d'un criminel patenté en échange de la sauvegarde d'un "plan" qui ne pouvait qu'échoué et qui a échoué.
Qui peut encore prétendre, en effet, après trois ans de non mise en oeuvre de la clause la plus importante des Accords de Dayton (celle garantissant le retour des réfugiés dans leur région, dans leur village), que ces accords puissent servir de base à la construction d'une nouvelle Bosnie inter-ethnique?
Une fois de plus nous recevons de nos gouvernements une grande leçon de droit, de démocratie, de courage politique mais aussi de réalisme. Ne doutons pas que Milosevic saura les remercier ... en leur faisant d'autres promesses ...".
Parti Radical
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