PEINE DE MORT: UNE PAGE AVILISSANTE DE POLITIQUE EXTÉRIEURE COMMUNE "EN NÉGATIF"
DÉCLARATION D'EMMA BONINO
Strasbourg, le 16 novembre 1999.
"En renonçant à demander à l'Assemblée Générale des Nations Unies la mise au vote de sa propre proposition de moratoire des exécutions capitales, le Conseil des Ministres de l'Union Européenne a écrit hier, 15 novembre, une page avilissante de politique extérieure européenne "en négatif".
Si effectivement la présidence finlandaise de l'Union annonce l'abandon par les Européens d'une résolution contre la peine de mort pourtant parrainée par les 15 et par 57 autres pays, on aura la confirmation que les diplomaties européenne restent disposées à sacrifier les droits de l'homme sur l'autel d'intérêts commerciaux et géopolitiques.
Car il est évident que les États Membres de l'Union européenne qui ont rendu impossible la première condamnation de la peine de mort au niveau de l'Assemblée Générale des Nations Unies (sous prétexte qu'on ne pouvait accepter aucun amendement au texte original de la résolution) ont tiré d'embarras la Chine et les États-Unis, deux partenaires très importants de l'Europe qui continuent à appliquer la "mort d'État".