Bruxelles, le 1er mars 2000

Cher(e) Collègue,

les manifestations d'intérêt (mais aussi de stupeur et de réelle préoccupation) que nombre d'entre vous m'ont manifestées à la suite du courrier que je vous avais adressé lors de la précédente session plénière à Strasbourg, m'amènent à vous fournir de nouveaux éléments d'information sur une affaire qui va bien au delà des personnes aujourd'hui inculpées et, en particulier, de MM. Dutroux et Nihoul (ce dernier ayant été récemment libéré ...).

L'information dont je vous fais part ici concerne deux enquêteurs de la gendarmrie détachés en 1996 à l'antenne de Neufchâteau chargée de coordonner l'ensemble de l'Affaire Nihoul-Dutroux. Ces deux gendarmes, considérés jusque là comme des enquêteurs de toute première qualité, ont vu, quelques mois après le début de l'enquête qui les amena à interroger un certain nombre de témoins (témoins X), leur travail remis en cause par les structures de la gendarmerie appuyées, au moins tacitement, par le pouvoir judiciaire. Suite à quoi ils furent purement et simplement écartés de l'enquête et firent l'objet d'une campagne de presse d'une rare violence.

Plus de deux ans après les faits, la justice a rendu un verdict de non lieu en ce qui concerne les accusations et les poursuites pénales dont ils avaient fait l'objet. MM. De Baets et Bille ont en outre déjà gagné deux procès contre la presse tandis que d'autres recours qu'ils ont déposés devraient passer en jugement prochainement. Enfin des enquêtes sont toujours en cours en ce qui concerne l'action en dommages et intérêts qu'ils ont intentée à l'encontre de la Gendarmerie tout comme les plaintes qu'ils ont déposées contre des membres de celle-ci.

Bien mieux que moi, ils vous expliquent dans la lettre qui suit ce qu'ils ont vécu et qu'ils continuent à vivre.

En espérant vivement qu'elle retiendra toute votre attention, je vous prie d'agréer, Cher(e) Collègue, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

Olivier Dupuis