LA GEORGIE SOMBRE ET L'UNION EUROPEENNE NE FAIT RIEN !
Déclaration d'Olivier Dupuis, secrétaire du Parti Radical Transnational, député européen et membre de la Délégation PE/Transcaucasie
Bruxelles, le 1 décembre 2000. » La Fédération de Russie continue son ouvre, lente mais systématique, d'étranglement de la République de Géorgie. Elle vient, dans ce cadre, d'instituer une procédure de visa obligatoire pour les citoyens géorgiens désirant se rendre en Russie, à l'exception de ceux résidant en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Une manière très claire de rappeller aux autorités géorgiennes que la Russie entend coûte que coûte continuer à faire la pluie et le beau temps dans l'ensemble du Caucase. Un coup de semonce qui s'inscrit dans une longue liste d'épreuves de force dans la région: de l'anéantissement de la Tchétchénie au soutien aux » indépendantistes abkhazes et ossètes du sud, au refus récent d'honorer l'accord conclu dans le cadre de l'OSCE concernant le retrait des troupes russes de Géorgie. Un avertissement qui survient à quelques semaines seulement de l'assassinat à Tbilissi d'Antonio Russo, le journaliste qui couvrait la guerre de Tchétchénie pour Radio Radicale, et à quelques jours
de l'assassinat d'Adam Tepsourgaev, cameraman de l'Agence Reuters.
Aux autorités géorgiennes de choisir: être aux ordres du Kremlin ou continuer la lente descente aux enfers que ce pays a entamé en 1997-1998 lorsque la » crise du rouble lui a fermé le marché russe et provoqué le retour chez eux de dizaines de milliers de Géorgiens qui travaillaient en Russie.
La marge de manouvre des autorités géorgiennes est d'autant plus étroite que l'Union européenne s'est évertuée au cours de ces dix dernières années à n'offrir aucune perspective sérieuse à la Géorgie. Une » stratégie que l'Union s'est bien sûr employée, avec l'art consommé qui est le sien, à cacher derrière une série de miroirs aux allouettes, à commencer par un Accord de Partenariat et de Coopération sans substance. Pas le moindre accord d'association en vue. Et ne parlons pas de perspectives d'adhésion. Elles sont de celles qui font venir des sueurs froides aux responsables de la Commission et du Conseil.
Les autorités géorgiennes qui en avaient été averties peuvent évidemment pleurer sur leur sort. Elles peuvent aussi se décider, finalement, à vouloir forcer le sort en faisant ce qu'elles auraient dû faire dès 1997: déposer enfin cette demande d'adhésion en bonne et due forme à l'Union européenne.
Les autorités de l'Union pourraient - on peut rêver - se rendre compte de l'importance stratégique de la Géorgie et, faute d'un grand dessein, à tout le moins abolir immédiatement l'obligation de visa pour les 5 millions de Géorgiens.
HYPERLINK "http://www.radicalparty.org" www.radicalparty.org