Après l'arrestation reconnue de Wei Jingsheng le 21 novembre, (voir pages suivantes), de nombreux pays ont réagi officiellement.

- Le gouvernement britannique s'est déclaré "profondément préoccupé" par cette nouvelle inculpation. Wei "figurait sur la liste des cas concernant les droits de l'homme qui avait été remise (par Londres) aux Chinois lors d'une visite au Royaume-Uni du ministre des Affaires étrangères, M. Qian Qichen, en octobre", a indiqué un porte-parole du Foreign office.

- En Allemagne, la chambre basse du parlement, le Bundestag, a demandé la libération du dissident chinois que le ministre des Affaires étrangères, Klaus Kinkel, s'est déclaré prêt à accueillir. Le 22 novembre, le chargé d'affaires chinois à Bonn a été convoqué au ministère pour que lui soit exprimé le

"mécontentement" du gouvernement. Cette démarche a été répétée le 24 novembre par le chargé d'affaires allemand à Pékin.

- La France a "déploré vivement" l'arrestation officielle de M. Wei, qui "aux yeux de la communauté internationale est un symbole de ceux qui se dévouent à la protection des droits de l'Homme".

- Plus offensif, les Etats-Unis ont demandé sa libération immédiate. Cette demande a été formulée par le secrétaire d'Etat adjoint, Winston Lord, à l'ambassadeur de Chine à Washington, et par l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, Scott Hallford, au ministère chinois des Affaires étrangeres. Bill Clinton et Warren Christopher étaient intervenus à plusieurs reprises dans le passé en faveur de Wei.

Le 24 novembre, la Chine a rejeté tous les appels des gouvernements étrangers en faveur de M. Wei et les a qualifiés d'"irresponsables". "Wei est un criminel dont le dossier est actuellement dans les mains des autorités judiciaires chinoises" a réaffirmé le Ministere des Affaires étrangères. La veille, le ministère chinois avait déclaré que "le cas de Wei Jingsheng n'(était) pas une question de droits de l'homme". Son arrestation, avait-il précisé, a été faite "dans le respect des procédures judiciaires indépendantes". Déja en juin dernier, six lauréats du Prix Nobel de la Paix avaient écrit au Premier ministre chinois Li Peng pour demander la libération de Wei Jingsheng. Les signataires de cette lettre sont Oscar Arias Sanchez, Mairead Corrigan Maguire, le Dalaï Lama, Adolpho Perez Esquivel, le révérend Desmond Tutu et Elie Wiesel.

(Source: AFP) (TIBET INFO 2 décembre 95)