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Notizie Tibet
Sisani Marina - 10 dicembre 1995
POURQUOI UN "TIRAGE AU SORT" ?

Toute la manoeuvre de la Chine pour s'arroger un droit de regard dans la reconnaissance de la réincarnation du Panchen Lama repose sur une prétendue procédure de "tirage au sort dans l'urne d'or" instituée par l'empereur mandchou Qian Long en 1792. Qu'en est-il exactement ?

1. Depuis de longues années déjà, les relations entre l'empereur et le Dalaï Lama reposaient sur le principe Maître spirituel-bienfaiteur.

Périodiquement, l'empereur offrait rituels et cérémonies, en accord avec ses conseillers religieux, essentiellement de grands lamas tibétains. C'est dans ce contexte que prit place la proposition de Qian Long au VIIIème Dalaï Lama, parmi 29 autres propositions dont certaines furent acceptées et d'autres refusées et qui n'entachaient en rien la souveraineté du Tibet.

2. Cette procédure, qui venait APRES le choix effectué par les autorités religieuses tibétaines, n'a été utilisée que très épisodiquement (3 Dalaï Lamas et 2 Panchen Lamas).

Elle est tombée en désuétude en 1888. En outre, chacun des "tirages au sort" n'a fait que confirmer le choix fait à Lhassa. Il s'agissait donc bien d'une procédure d'enregistrement tendant à CONFORTER le pouvoir tibétain et non à le contrer.

Pourquoi un "tirage au sort" ?

3. En 1911, à la chute de l'empire mandchou, l'ensemble des procédures régissant les rapports entre Lhassa et Pékin furent abolies par le XIIIème Dalaï Lama. Ainsi par exemple, nul ne songea à demander l'accord du Kuomintang sur la reconnaissance du XIVème Dalaï Lama. Récemment, Ngapo Ngawang Jigmé, collaborateur des Chinois, dans un élan de sincérité en témoignait, affirmant qu'un représentant du gouvernement nationaliste avait bien été reçu par le Dalaï Lama, mais APRES son intronisation et sans être à aucun moment intervenu dans le processus de cette reconnaissance.

QUI A TIRE AU SORT ?

Bomi Rinpoché a été désigné par les Chinois pour effectuer cette triste besogne. Ce moine de 77 ans, respecté à Lhassa pour ses connaissances, n'occupe qu'un rôle très subalterne dans la hiérarchie du bouddhisme tibétain, bien que les Chinois aient cherché à le présenter comme un lama de haut rang en lui attribuant le titre de Ganden Tripa, la plus haute dignité de l'école Gelugpa, qu'ils avaient toujours refusé de reconnaître. Il semble que Bomi Rinpoché ait accepté contraint et forcé de jouer ce rôle afin d'assurer l'éducation du jeune enfant choisi par les Chinois.

LE SENS DE LA MANOEUVRE CHINOISE

Une violente campagne visant à détruire le bouddhisme tibétain.

Derrière la mascarade du "tirage au sort" organisé par le Parti Communiste chinois et s'en servant de support, une opération politique d'envergure se déroule actuellement au Tibet.

Il s'agit de "casser" le bouddhisme tibétain, un peu à la manière de ce qui a été fait dans les années '50 avec les catholiques chinois, en constituant une façade (l'association des bouddhistes de Chine) fondée sur le principe "le patriotisme (chinois) d'abord, la religion ensuite", véritable machine de guerre contre le Dalaï Lama, dont l'influence majeure est ainsi reconnue.

Dès juillet 1994, lors du troisième Forum sur le Tibet tenu à Pékin en présence de Jiang Zemin, la décision avait été prise de tester la fidélité au Parti des cadres tibétains et dignitaires religieux tolérés par le régime depuis l'intervention de Hu Yaobang en 1980. Un document interne à ce Forum précisait alors "qu'il est interdit à tous les membres du Parti et singulièrement des cadres dirigeants de détenir et d'exposer tout symbole religieux, photo du Dalaï (sic) et autels à leur domicile qui ne doit pas abriter de salle de prière." (Ce qui pose un sérieux problème sur la crédibilité à accorder au "Panchen Lama" des Chinois lorsqu'on sait que ses parents sont fonctionnaires et cadres du Parti). Aujourd'hui la campagne d'identification des éléments suspects d'être favorables au Dalaï Lama a été lancée par Phagpala Gelek Namgyal sur l'ordre des Chinois le 24 novembre dernier, et repose sur quatre questions:

1. Arguments et critiques à l'égard du Dalaï Lama.

2. Critique des "crimes" de Chadrel Rinpoché

3. Dénoncer résolument la prétendue réincarnation identifiée par le Dalaï Lama du Panchen Lama

4. Accepter les méthodes utilisées par la Chine pour choisir les lamas.

Les réponses devront être fournies par écrit et soutenues au cours d'un oral, ainsi que cela a été précisé sur les ondes de la télévision au Tibet.

Ce ne sont pas simplement les cadres et membres du Parti qui seront soumis à l'examen mais également tous les membres de la Conférence Consultative" qui comprend les principaux dirigeants religieux.

En visant le Dalaï Lama, à travers la personne de Chadrel Rinpoché et le petit Gendun Choekyi Nyima, tous deux privés de liberté et menacés dans leur vie même, c'est donc à une nouvelle et grave violation des droits de l'homme, du droit des peuples et du droit à la liberté de conscience, affirmés par la Charte de l'ONU, à laquelle se livrent les gouvernants chinois.

Retour aux pires pratiques du maoïsme, elle contredit totalement les apparences de "libéralisation" et compromet gravement les gouvernements démocratiques qui y prêteraient main forte, ne serait-ce que par leur silence.

(TIBET INFO: DOSSIER SPECIAL PANCHEN LAMA 02-10 DECEMBRE 1995)

 
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