La Chine a annoncé le 29 novembre qu'elle avait désigné un garçonnet de six ans originaire du nord du Tibet comme la réincarnation du Panchen-Lama, second personnage de la hiérarchie du bouddhisme tibétain. L'enfant, sélectionné par tirage au sort entre trois candidats retenus par les autorités chinoises au cours d'une cérémonie à Lhassa, capitale du Tibet, est Gyaltsen Norbu,
originaire de la préfecture de Nagqu, selon Xinhua. Cette décision, après des mois d'incertitude, risque de provoquer une scission au sein du bouddhisme tibétain, dont les fidèles devront choisir entre le Panchen-Lama désigné par Pékin et celui qu'avait reconnu le Dalaï-Lama en mai dernier dans son exil, le jeune Tibétain Gendun Choekyi Nyima, lui aussi âgé de six ans. Pékin avait rejeté le choix du Dalaï-Lama, lui contestant le droit de
désigner le nouveau Panchen-Lama, et son nom ne figurait pas dans la liste des 3 successeurs possibles établie au début du mois par un groupe de lamas réunis à huis clos dans un hôtel de Pékin. On pense que Gedhun et sa famille seraient actuellement détenus dans la capitale chinoise.
Il y a une vive rivalité entre Pékin et les exilés tibétains pour la désignation du successeur du 10ème Panchen Lama, mort en 1989. Le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala affirme que les prêtres réunis en conclave ont été contraints d'exclure de leur liste le choix du chef spirituel du bouddhisme tibétain, tandis que Pékin accuse les partisans de celui-ci d'utiliser la querelle religieuse à des fins politiques, pour revendiquer l'indépendance du Tibet. L'enjeu de cette investiture est l'allégeance du nouveau Panchen-Lama. Bien que respecté en tant que personnalité religieuse, le 10ème Panchen Lama était considéré par nombre de Tibétains comme un collaborateur du gouvernement chinois.
(Source: AFP)
(TIBET INFO: DOSSIER SPECIAL PANCHEN LAMA 02-10 DECEMBRE 1995)