Le 11 juillet, lors du festival de Zamling Chisang, tous les hauts responsables du Parti Communiste et du gouvernement de Lhassa étaient présents lors d'une réunion organisée pour lire à l'ensemble des moines un texte les amenant à critiquer Chadrel Rinpoché. Les autorités chinoises avaient fait tracer des traits sur le sol et avaient assigné une place précise à chaque moine sans tenir compte des affinités de chacun ou des compagnons de chambre ou d'étude, ceci, semble-t-il, afin que les policiers puissent facilement intervenir en cas de troubles, mais les moines refusèrent de respecter l'emplacement désigné et s'assirent où ils voulaient, criant qu'ils n'étaient pas des prisonniers pour se voir assigner une place et être entourés de gardes armés. La réunion commença par la lecture de règles indiquant:
"1. Tous les moines doivent rester calmes
2. Aucun mouvement corporel ne sera toléré, et les têtes ne devront pas bouger.
3. Personne n'est autorisé à aller aux toilettes pendant la réunion.
Toute personne n'observant pas ces règles sera considérée comme soutenant Chadrel Rinpoche et sera sévèrement punie."
Puis un document de 15 pages fut lu, critiquant Chadrel Rinpoché. Les moines réagirent alors en bavardant entre eux. Chadrel Rinpoche fut accusé d'avoir trompé le gouvernement, de s'être associé avec le Dalaï Lama, d'avoir essayé de retarder l'annonce de la réincarnation, et d'être allé à Pékin de son propre chef, sans tenir compte des autorités locales. Il lui fut également reproché d'avoir quitté son monastère de Woser pour venir au monastère de Tashi Lumpo afin d'y débuter et exercer des activités séparatistes. (La réalité est qu'il fut en fait invité par le dernier Panchen Lama). Après la lecture du document, les moines ont crié "Longue vie à Chadrel Rinpoché" et ont demandé sa libération immédiate. Les forces de police ont alors essayé de filmer les moines ou de prendre des photos, mais n'ont pu obtenir de bons clichés, les moines s'étant couvert le visage.
Le jour même, les professeurs des différentes écoles enseignèrent à leurs élèves de prévenir leurs parents que ceux-ci ne devraient pas se rendre au Tashi Lumpo. En cas de désobéissance des parents, les élèves seraient punis.
A la fin de la réunion, depuis la foule, une pierre a été jetée sur la voiture du Secrétaire du Parti Communiste. Le personnel de sécurité a alors aussitôt saisi la pierre dans un chiffon afin d'essayer d'identifier les empreintes digitales.
Le 11 juillet, Chadrel Rinpoche fut arrêté en compagnie de son assistant, M. Jampa Chungla. Ce dernier fut ramené à Shigatsé où on lui demanda de dénoncer Chadrel Rinpoche pour sa correspondance avec le Dalaï Lama, en échange de quoi il ne serait pas inquiété. Cependant, il répondit que Chadrel Rinpoché n'y était pour rien et qu'il portait seul la responsabilité.
(Source: Internet/WTNN)
(TIBET INFO: DOSSIER SPECIAL PANCHEN LAMA 02-10 DECEMBRE 1995)