La Chine va se doter d'un arsenal législatif complet pour que la religion ne soit pas utilisée contre le socialisme et l'unité du pays, a indiqué le 14 janvier le conseiller d'Etat Ismail Amat, chargé des affaires religieuses et des questions de nationalités. "L'existence de lois réglementant les affaires sociales est une des caractéristiques principales d'une société moderne, la religion ne doit pas faire exception".
"Si la loi est faite pour protéger les religions et leurs adeptes, ainsi que les sites religieux, elle doit aussi servir à "punir sévèrement" ceux qui utilisent la religion pour saboter l'unité du pays ou ceux qui s'en servent pour troubler les affaires administratives, éducatives ou judiciaires". Cet avertissement s'adresse particulièrement aux Tibétains bouddhistes et aux Ouighours musulmans qui prônent l'indépendance du Tibet et du Xinjiang.
Les propos du ministre visent aussi les chrétiens, catholiques et protestants, qui refusent d'adhérer aux églises officielles contrôlées par le PC et s'engagent parfois aux côtés de dissidents plus politisés. "D'ici 5 à 15 ans, le pays sera muni d'un ensemble de lois concernant la religion", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement a fixé trois priorités pour 1996: enregistrer les sites, s'attaquer aux "problèmes religieux d'intérêts publics", et former suffisamment de jeunes ministres du culte patriotiques. "Le gouvernement doit pour cela s'appuyer non seulement sur les masses religieuses mais aussi sur les figures religieuses patriotiques". En 1994, la Chine, où la liberté de religion est garantie par la constitution, a adopté deux lois pour renforcer son contrôle sur les lieux de culte et pour restreindre les activités religieuses des étrangers.
(Source: AFP) (TIBET INFO 28 janvier 96)