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CROCODILE - 1 febbraio 1992
La maturité est tout

Nous ouvrons un débat parmi nos lecteurs sur le Traité de Maastricht. Le contenu des interventions n'engage pas la position de la "Lettre"

LA MATURITÉ EST TOUT

Il existe une discussion respectable entre les historiens, sur les relations entre les "sous structures" et les "suprastructures" de la société. Comme nous le savons, les marxistes défendaient un concept quasi-automatique: seules les forces productives" étaient les sources réelles de progrès.

Les idéologies, en opposition, étaient considérées de moindre importance, depuis qu'elles représentaient un reflet de l'évolution.

Aujourd'hui, seuls quelques scientifiques croient en de tels schémas mécaniques.

La plupart d'entre eux estiment que les idées ont un pouvoir par essence, bien que leurs impacts restent limités, si elles ne correspondent pas aux besoins réels: elles peuvent influencer les évènements si elles arrivent au bon moment, mûries.

L'idéologie fédéraliste

Par exemple, le concept de l'Europe fédérale a été défendu brillamment avant le XXème siècle, mais cette proposition reste un exercice de style, alors que la fin de l'ère nationaliste fournit une réponse concrète.

Cette philosophie (opposée à celle soutenue par Altiero Spinelli) a inspiré une minorité de membres de l'Union Européenne des Fédéralistes dans les années 50 et 60. Elle se considérait comme gradualiste et comme celle du possible. Bien sûr, ces membres avaient compris que Jean Monnet avait raison en soulignant que les institutions sont indispensables puisqu'elles renforcent les progrés potentiels. Ils considèraient comme inutile de proposer des modèles de constitutions fédérales alors que c'était prématuré.

Il était préférable de présenter des réformes institutionnelles moins parfaites mais qui étaient "mûres". Ces idées sont encore à considérer comme réalistes, même aujourd'hui.

Ce qui est possible après Maastricht

A Maastricht, deux schémas fédéralistes étaient sur la table: l'Union politique et l'Union monétaire. Trop souvent ces deux schéma ont été considérés comme un ensemble, ce qui était vrai seulement en partie. Malheureusement, ils n'avaient pas atteint le même niveau de faisabilité, ou "maturité".

L'Union monétaire était déjà préparée par l'expérience du Système monétaire européen. Cependant, le dernier saut vers une monnaie unique européenne reste difficile.

Seuls deux Etats-membres, le Luxembourg et la France, ont déjà rempli les conditions d'admission: une balance budgétaire correcte, une inflation bien contrôlée et une dette nationale limitée. Les dix autres pays ont jusqu'à 1997 ou même 1999 pour se préparer à cet objectif final. Il n'y a pas de doute sur le fait qu'il faudra prendre des mesures difficiles et impopulaires pour y arriver. Néanmoins, ceux qui ont signé l'accord de Maastricht savaient qu'une politique déflationniste était indispensable et en ont accepté les conséquences, afin que cette Union soit un succès avant la fin du siècle.

Cette fois, à l'opposé du Plan Werner qui échoua dans les années 70, on pourra mettre en oeuvre des mesures drastiques. Cette fois, les temps sont mûrs.

L'Union Politique est-elle impossible?

Pour ce qui concerne le projet précédent, la situation était très différente ("L'Europe parlant et agissant en commun"). Chaque pays a sa propre culture des relations internationales. Ainsi, il semble irréaliste d'imaginer l'hypothèse selon laquelle de telles traditions séculaires soient éliminées ou même harmonisées. Les récents événements montrent à quel point les contrastes sont fondamentaux. Les tensions au Moyen-Orient nous en ont donné un premier exemple. Alors que les Pays-Bas entretenaient des relations priviligiées avec Israël (ce qui n'exclut pas des critiques occasionnelles vis-à-vis du gouvernement), De Gaulle pouvait jouer la carte arabe sans rencontrer d'opposition réelle. A l'heure actuelle, il ne semble pas qu'il soit possible de rapprocher ces deux approches.

Dans la guerre du Golfe, on a vu la Grande-Bretagne suivre inconditionnellement les Etats-Unis, alors que l'Allemagne restait isolée et que Mitterrand rationnalisait la position française avec des arguments qui n'avaient rien à voir avec ceux utilisés par Londres.

Pour finir, il y a le drame yougoslave. Dès le début, l'Allemagne avaient défendu l'idée d'une reconnaissance rapide de la Slovénie et de la Croatie. Selon Bonn, le pseudo Etat-fédéral sans hégémonie serbe n'avait plus d'avenir. Les Néerlandais, pour leur part, vinrent à Belgrade avec l'illusion amicale mais conservatrice qu'une coalition était encore une voie possible. Par conséquence, la CE, au nom de laquelle ils agissaient, a perdu un temps précieux, alors que se déroulaient une guerre civile atroce.

Nous n'en concluerons pas que de telles divergences évidentes rendent l'Union diplomatique impossible. Au contraire, il faut entreprendre des efforts systématiques afin de créer un rapprochement. Cependant, à l'opposé de l'Union monétaire, une diplomatie commune est impensable à l'heure actuelle. Dans ce cadre, nous devrons agir avec conviction, mais avec prudence en jouant avec le temps. Une intégration effective est dans ce domaine une idée loin d'être mûre.

L'Europe des régions

Afin de ne pas conclure sur une note pessimiste, nous pensons que dans deux autres cas, la situation est mûre.Premièrement, la Communauté peut rapidement considérer qu'elle pourra rapidement tirer profit, dans le processus de prise de décision, d'une coopération avec les régions.

En fait, l'Europe est plus riche en diversités que les simples drapeaux des Etats-membres semblent l'indiquer. Il est un fait que les interêts et aspirations entre, par exemple, la Bavière et le Schleswig Holstein ne coincident pas nécessairement. C'est également vrai pour le mezzogiorno et le triangle industriel Milan-Turin-Gênes. Deuxièmement, nous devons aider et coopérer avec nos amis européens qui résidaient derrière l'ancien rideau de fer. En Pologne, en Tchécoslovaquie et en Hongrie (par bonheur, c'est trois-là pourrait former une sorte de "Benelux" de la MittelEuropa), la situation s'empire. Nous ne devrons pas être trop généreux ou trop fraternel. Ici, la société civile et les autorités communautaires doivent travailler systématiquement ensemble et .... rapidement. Ici, au moins une action globale et inspirée est plus que mûre.

 
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