L'Union européenne s'est résolue à affronter la Chine devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU après l'échec de pourparlers pour obtenir des concessions de Pékin et éviter une épreuve de force avec l'Asie.

Des diplomates ont déclaré le 01 avril que le conseil des ministres des affaires Etrangères des 15, réuni le 29/03 à Turin, a donné son feu vert à la présentation devant la Commission réunie à Genève d'un projet de résolution européen, co-parrainé par les Etats-Unis.

Le texte doit explicitement citer la question du Tibet, particulièrement sensible pour les Chinois, et d'autres minorités culturelles, ethniques, religieuses et linguistiques. Il doit également exprimer la "préoccupation" des occidentaux devant le traitement des dissidents politiques, le système judiciaire et le grand nombre d'exécutions capitales.

Il demande aussi que Pékin prenne des mesures dans différents domaines, comme une application des conventions internationales sur les droits de l'homme et une meilleure protection des enfants après des accusations des media occidentaux concernant des orphelinats d'Etat transformés en mouroirs.

Des discussions ont été menées avec la Chine et quelques progrès ont été enregistrés sur une réforme du système pénal et une possible acceptation de certains mécanismes des droits de l'homme de l'ONU.

Dans l'ensemble, ces progrès ont cependant été jugés "insatisfaisants" et un projet de résolution sera soumis à la Commission dans la dernière semaine de sa session.

Cinq projets présentés par l'U.E. depuis le massacre de Tien Anmen en 1989 ont été rejetés au cours des années précédentes, mais il s'en était fallu d'une seule voix l'an dernier pour que la résolution soit votée.

Cette année, le projet n'a presque aucune chance car la composition de la Commission est défavorable aux occidentaux. Il est même possible que la Chine réussisse à éviter le débat par un vote de procédure. Mais l'U.E. a voulu montrer sa détermination.

Pékin avait officiellement réclamé à plusieurs reprises aux Européens de renoncer à présenter une résolution à Genève. La décision a été difficile car l'Europe s'est mise à courtiser l'Asie longtemps laissée à la prédominance du Etats-Unis et du Japon dans la région.

(Source: AFP) (TIBET INFO 6 AVRIL)