Une bombe a explosé le 18 mars devant le quartier général du Parti
Communiste à Lhassa, selon T.I.N., citant des "sources non officielles".
Elle a explosé vers 22h00 locales, mais aucune information n'a filtré sur les dégâts ou l'existence de possibles victimes. Il s'agirait de la sixième bombe dans la capitale tibétaine en neuf mois. Les bombes précédentes étaient de faible puissance, mais auraient, "selon des informations non confirmées, fait de nombreux blessés ou même des morts", ajoute TIN.
Les autorités chinoises n'ont jamais confirmé ces attentats à la bombe.
Le quartier général du Parti Communiste est cependant la première cible clairement politique de ces attentats, assure TIN. Les deux premières bombes qui ont explosé en juillet dernier avaient visé un monument chinois en honneur des ouvriers responsables de la construction de routes à l'ouest de Lhassa, selon TIN. Il est à noter que le seul fait de mentionner avoir entendu une explosion à Lhassa est passible de sanctions: un touriste néo-zélandais en a fait les frais en septembre 95. Se promenant un soir dans Lhassa, et entendant une explosion, M. Cotter, alpiniste et guide d'une expédition, a préféré retourner à son hôtel pour ne pas être mêlé à toute affaire locale. Devant partir le lendemain matin pour une
ascension, et pensant que le courrier n'arriverait pas à sa femme, il décida de lui envoyer un fax depuis l'hôtel et mentionna simplement avoir entendu ce qu'il pensait être une bombe. Il fut réveillé à minuit par une dizaine de policiers, certains étant armés, et n'eut pas l'autorisation de téléphoner à quiconque, ni même de prévenir le responsable de son groupe. La police lui demanda de quitter l'hôtel sans faire de bruit.
Gardé 48 h au poste de police, il fut filmé et dut faire une confession écrite relatant qu'il avait inventé une histoire, déformé les faits et répandu une rumeur afin de perturber les fêtes du 30ème anniversaire de la Région Autonome du Tibet prévue les jours suivants.
Psychologiquement très affecté, personne de son entourage ne sachant où il était, M. Cotter dut envoyer un nouveau fax à sa femme démentant les informations précédentes. Il passa 3 jours de plus en état d'arrestation au Holiday Inn et fut ensuite expulsé le 9 septembre vers le Népal, par avion.
Le motif d'accusation porté contre lui fut d'avoir voulu "corrompre le gouvernement, diviser le pays et renverser le système socialiste".
M. Cotter fut cité par le quotidien China Daily comme un exemple de personne "déformant les faits, et répandant des rumeurs pour désorienter les gens et mettre en danger la sécurité de l'Etat, tactique habituellement utilisée par les forces occidentales hostiles à la Chine". Le journal indique également "Les forces hostiles et les séparatistes à l'étranger se creusent la cervelle pour trouver des moyens d'envoyer secrètement des personnes dans
notre pays pour collecter des données sur ce qu'ils (les
occidentaux) appellent le 'non respect des droits de l'homme' et les déformer ensuite en les amplifiant par tous les moyens", et ajoute: "les trucs utilisés ne sont pas très malins: cette diffamation et cette déformation ne peuvent pas tromper les gens longtemps".
China Daily accuse enfin M. Cotter de ne pas s'être comporté comme un touriste habituel, ne visitant aucun site, mais ses compagnons de route ont confirmés qu'il avait en fait visité avec eux tous les principaux sites de Lhassa. Il est à noter que M. Cotter, l'un des meilleurs alpinistes néo-zélandais, n'était lié à aucune organisation pro-tibétaine, ou défendant le respect des droits de l'homme. (Source: AFP et TIN) (TIBET INFO 6 AVRIL)