Les photos du Dalaï Lama sont désormais interdites dans les monastères et dans tous les lieux publics ou privés.

Des policiers en civil se sont rendus dans les hôtels et restaurants de Lhassa, les 22 et 23 avril dernier, pour ordonner le retrait de toute image du leader tibétain, rompant avec la timide libéralisation de ces quinze dernières années.

Le Quotidien du Tibet (Xizang Ribao) en chinois, puis son édition en tibétain, ont fait état en première page d'une circulaire ordonnant le retrait des portraits dans les temples et monastères (circulaire sur la saisie et confiscation de matériel de propagande réactionnaire et de lutte contre l'infiltration dans les centres d'activité religieuse). Cela constitue un nouveau pas dans la campagne contre le Dalaï Lama, désigné dans les mêmes journaux comme "n'étant plus désormais un dirigeant religieux capable d'apporter le bonheur aux masses, mais comme un coupable face à la mère-patrie et au peuple".

Selon des personnes présentes à Lhassa, de nombreux Tibétains auraient déclaré aux policiers "qu'ils ne pourraient pas enlever l'image de Sa Sainteté de leurs coeurs". D'autres, commerçants notamment, auraient placé des cadres vides à côté des portraits des lamas autorisés.

Enfin, les moines du collège tantrique de Gyu-me ou du Ramotché, à Lhassa, ont carrément refusé de se plier aux ordres. Ces ordres contredisent d'ailleurs l'article 36 de la Constitution chinoise promettant la liberté religieuse !

(Source: Tibet Information Network. Traduction: Lettre du Tibet n. 35 - mai 96) (TIBET INFO, 7 MAI 1996)