Les autorités chinoises ont fait fermer deux des principaux monastères de Lhassa (Ramoché et Drepung) à la suite d'incidents survenus dans un monastère proche de la capitale du Tibet au cours desquels trois moines ont été tués par balle, un quatrième gravement blessé et une quarantaine interpellés. Par ailleurs, un témoin oculaire japonais, Takeo Fujimoto, de Kyushu, affirme avoir assisté à l'arrivée en camion, sous bonne escorte, de 30 nonnes et 15 moines sérieusement blessés et pour la plupart portant de vilaines plaies à la tête ou se déplaçant avec difficulté. Certaines nonnes semblaient être encore des enfants et beaucoup pleuraient ou hurlaient de douleur.
Ces arrestations se sont produites à la suite d'un affrontement entre moines et policiers survenu le 7 mai au monastère de Ganden, situé à une quarantaine de kilomètres à l'est de Lhassa, à la suite de l'interdiction par les autorités chinoises de l'affichage dans les temples de la photo du Dalaï Lama. Selon le TIN, le grand monastère de Drepung, à la périphérie de Lhassa, a été fermé le 12 mai et celui de Ramoche le 14. Les fidèles s'en sont vus interdire l'accès, tandis que les moines n'ont plus le droit d'en sortir.
Par solidarité, les moines du Jokhang, le temple principal de Lhassa, ont fermé le 14 mai leurs portes pour une journée.
Selon un rapport de l'organisation "International Campaign For Tibet" (ICT), basée aux Etats-Unis et publié le mois dernier, les autorités chinoises, dans le but de réprimer l'opposition au Tibet, ont multiplié les arrestations de religieux bouddhistes, dans cette région que Pékin considère comme faisant partie de la Chine. (Source: T.I.N., A.F.P. et I.C.T.) (TIBET INFO 20 MAI 1996)