Informations parues dans Tibet Info du 20 mai au 1er juin 96

Un touriste européen, présent à Ganden le 6 mai lors des premiers événements, a pu prendre des photos et quitter le Tibet, malgré une armée de policiers chinois à ses trousses !

Le Tibet Information Network, qui a pu contacter ce touriste photographe indique que ce dernier venait de passer la journée complète au monastère. A la fin de la pratique des débats quotidienne, les moines ont appris l'obligation de retirer toutes les photos du Dalaï Lama du monastère. Une réaction de colère s'en est suivie et les moines ont couru vers le bâtiment officiel chinois du monastère (qui abrite également la police).

Au début, les moines ont essayé de parler aux officiels, d'autres chantaient ou dansaient devant le poste de police, mais ceux-ci se contentant de sourire sans donner aucune réponse, après 10 minutes, les moines ont commencé à ramasser des cailloux et à les jeter vers les officiels, qui se sont enfuis, à l'exception de l'un d'eux, Tibétain, qui a été blessé et battu jusqu'à l'arrivée de moines plus âgés qui ont arrêté la dispute, l'ont emmené et soigné dans une cellule.

Les moines plus âgés ont alors prié le touriste de quitter le monastère immédiatement, "car il allait se passer des choses graves". La police est arrivée quelques heures après le début des incidents, et a tiré à balles réelles sur les moines qui fuyaient, en blessant plusieurs (d'autres sources citent 2 morts).

Plus de 40 moines ont été arrêtés, et cinq autres ont eu des membres brisés lors de matraquage dans le poste de police.

Le touriste a alors repris la route de Lhassa, emmené par un bus de touristes qui passait par là. Le guide chinois de ce bus l'a ensuite dénoncé à la police, et identifié comme étant français. Le soir même, l'hôtel de ce touriste (Snowlands) était fouillé de fond en comble et tous les français ont subi une fouille en règle, et durent même changer de vêtements pendant une heure pour que le guide reconnaisse plus facilement lequel avait passé la journée au monastère de Ganden. Pour échapper à la police, le touriste témoin est rentré tard à l'hôtel chaque soir et n'a jamais dormi dans la chambre qu'il avait louée. Il craignait que ses photos ne soient confisquées, car il pensait que l'on pourrait y reconnaître et identifier certains moines tibétains.

(Source: TIN) (Tibet Info 1 juin 96)