7 ans après le massacre de Tienanmen, Amnesty International a dénoncé le 31 mai à Londres les violations "continues" des droits de l'Homme en Chine et publié les noms de 2.000 victimes de ces violations.

Amnesty "appelle le gouvernement chinois à relâcher immédiatement tous ses prisonniers politiques, à leur garantir des jugements rapides et équitables, à protéger les anciens détenus de toute persécution et à faire en sorte que toutes les victimes de violations des droits de l'Homme puissent porter plainte et obtenir réparation".

La plus jeune des victimes recensées par Amnesty a sept ans. Gendun Choekyi Nyima est "porté disparu" depuis son enlèvement par les autorités chinoises en mai 1995, peu après que le Dalaï Lama l'ait reconnu comme la XIème réincarnation du Panchen Lama, chef religieux tibétain.

La plus âgée des victimes, Lobsang Tsutrim, un moine de 81 ans, purge une peine de prison de six ans pour sa "participation à des activités séparatistes illégales". En 1991, il a été placé en détention isolée et battu au point de saigner de la bouche et des oreilles, raconte Amnesty.

Dans ce répertoire ne figurent pas seulement des dissidents célèbres, comme Wei Jingsheng, condamné à 14 ans de prison en 1995. Amnesty a aussi recensé les "victimes invisibles" des mesures de répression brutales prises par la Chine.

"Lorsqu'elles ne sont plus détenues, de nombreuses victimes, leurs proches et leurs amis sont toujours l'objet de persécutions, de coups, d'une surveillance pesante et d'intimidation", écrit Amnesty qui évoque le témoignage de Liu Gang, le dissident qui s'est enfui aux Etats-Unis en avril 1995.

"En prison, j'étais battu et insulté, mais j'avais à manger et un toit au-dessus de ma tête. Dehors, je ne pouvais plus travailler ni trouver de quoi survivre. Ils allaient me faire mourir de faim", a raconté Liu Gang à Amnesty.

La publication de ce répertoire fait partie d'une semaine de campagne menée par Amnesty pour les Droits de l'Homme en Chine et qui s'est achevée le 4 juin - date anniversaire de la répression du soulèvement de Tienanmen - par une journée d'action mondiale, dont une manifestation Place de la République à Paris.

(Source: AFP) (TIBET INFO 21 JUIN 96)