Pour la seconde année consécutive, le festival populaire de Gyantsé a été annulé par les autorités d'occupation chinoises. Créée en 1408, cette grande fête populaire rassemble chaque année des milliers d'agriculteurs et de nomades venus du Tibet entier. Les Chinois avaient tenté d'en faire un argument touristique à destination de l'occident. Toutefois, selon des témoins oculaires, un long convoi de camions militaires est arrivé dans la ville début juin pour, disent les habitants, "empêcher qu'un grand nombre de Tibétains puissent se rassembler".

L'annulation du festival a été annoncée au terme d'une semaine de cérémonies officielles dans la ville voisine de Shigatsé. Une forte protection militaire et une propagande sans précédent n'auraient nullement suffi à convaincre les Tibétains de participer à l'installation et à la prise de voeux (rabjung) du Panchen Lama désigné par la Chine.

Au moins 14 moines et laïcs demeurent détenus dans les deux villes pour avoir distribué le texte d'une "prière de longue vie" pour Gedhun Choekyi Nyima, le Panchen Lama reconnu par le Dalaï Lama, ou avoir possédé une photo de ce dernier devant un drapeau tibétain.

Par ailleurs 9 moines du Tashilumpo sont également détenus à la prison de Nyari pour avoir protesté, en juillet 1995, contre la décision chinoise.

Plusieurs autres ont été chassés du monastère et renvoyés dans leurs villages pour la même raison. Deux femmes médecins de l'hôpital de Shigatsé se sont vues interdire toutes fonctions officielles pour avoir encouragé les moines à soutenir le Dalaï Lama.

(Source: Tibet Information Network. Traduct.: Lettre du Tibet n. 36 (CSPT)) (TIBET INFO 3 juillet 96)