Le parlement allemand a défié la Chine en adoptant le 20 mai une résolution inter-groupes sur le Tibet.
Faisant fi de la colère des autorités chinoises, la chambre basse du Parlement a adopté le texte présenté par les Unions Chrétiennes CDU/CSU du chancelier Helmut Kohl, présent pendant une partie du débat, le parti libéral FDP de Klaus Kinkel, et les partis d'opposition social-démocrate SPD et écologiste Verts.
Pékin a d'ores et déjà fait savoir que l'adoption de cette résolution aurait des "conséquences négatives" sur les relations entre les deux pays et pourrait avoir des répercussions sur la visite que M. Kinkel doit faire en Chine du 10 au 13 juillet.
La motion dénonce "l'oppression violente du Tibet entamée avec les actions militaires inhumaines de l'invasion chinoise en 1950". Elle souligne que "la politique de répression continue de la Chine au Tibet a eu pour conséquence de graves violations des droits de l'Homme", mentionnant notamment les stérilisations et avortements forcés auxquels sont soumises les Tibétaines.
Le Bundestag demande au gouvernement allemand d'intervenir pour que Pékin "arrête les violations des droits de l'Homme" et cesse sa "politique de destruction de la culture tibétaine". Il appelle Pékin à "réagir à l'offre de dialogue contructif du Dalaï Lama et du gouvernement tibétain en exil", et à "libérer tous les prisonniers politiques au Tibet". M. Kinkel a souligné lors du débat qu'il évoquerait avec ses interlocuteurs à Pékin le respect des droits de l'Homme et de la liberté religieuse au Tibet. "Nous soutenons l'aspiration du Tibet à l'autonomie religieuse et culturelle", a-t-il souligné, ajoutant que "l'appartenance à la Chine ne doit pas signifier pour les Tibétains la perte de leur culture et de leur religion".
(Source: AFP) (TIBET INFO 3 juillet 96)