De sévères restrictions sur les déplacements et le tourisme au Tibet ont été instaurées par les autorités après que des voyageurs eurent photographié des manifestations dans le monastère de Ganden, à 40 km à l'est de Lhassa, en mai dernier, selon le Tibet Information Network, le 5 août.
"Plusieurs touristes français ont été détenus et interrogés après que la police eut cru avoir découvert qu'un touriste français avait pris des photos des manifestations, et la police a suivi pendant plusieurs jours un groupe de Californiens dans l'espoir de mettre la main sur un film vidéo de cet incident". De source directe, le touriste présent à Ganden n'était pas français, mais israélien.
Au moins 10 des 42 agences de voyage de Lhassa ont été fermées le 4 juin dernier à la suite de raids de la police et n'ont pas rouvert depuis.
Le TIN cite notamment le témoignage d'une étudiante américaine présente dans une agence au moment de l'arrivée de plusieurs policiers en uniforme.
"Ils ont dit au personnel: 'Vous fermez, c'est un ordre'", a raconté Susan Charwell, selon TIN qui rappelle que les agences de voyage dépendent du gouvernement de la région autonome du Tibet. Un porte-parole du gouvernement a affirmé que les agences fermées étaient en fait responsables d'irrégularités fiscales, de pratiques de prix trop bas et de mauvaise qualité professionnelle, mais selon TIN, qui cite des "observateurs", de petites agences avaient en fait enfreint les règles en autorisant des touristes à voyager sans guide. TIN ajoute que des restrictions ont également été imposées sur les voyages individuels au Tibet, y compris pour emprunter les transports en commun. A Tsethang, les touristes se sont vu interdire de manger dans des restaurants autres que ceux des deux hôtels gérés par des agences gouvernementales.
(Source: TIN/AFP) (TIBET INFO - 6 août 1996)