Le dissident Liu Xiaobo a été arrêté le 8 octobre à son domicile de Pékin et condamné à 3 ans de camp de rééducation par le travail pour avoir écrit une lettre en faveur de l'autodétermination du Tibet.
M. Liu avait signé la lettre avec Wang Wizhe, autre vétéran de la
dissidence, dont on ignore encore le sort. Son épouse Xu Jiang a indiqué qu'il n'était pas rentré à son domicile après avoir appris le 8 octobre l'interpellation de Liu. "Je crains que mon mari soit le prochain sur la liste de la police", a-t-elle dit au téléphone.
En Chine, la police est autorisée à prononcer sans procès des condamnations allant jusqu'à trois ans de rééducation par le travail.
"La sentence a été prononcée mardi soir (8 octobre), mais la police n'a pas pu me la communiquer tout de suite, car j'étais allée chez mes parents", a affirmé Liu Xia. "J'attend maintenant qu'elle m'appelle pour me dire comment lui faire parvenir des vêtements et des choses dont il peut avoir besoin".
Dans leur lettre, Wang Xizhe et Liu Xiaobo demandaient que le Parti communiste respecte ses engagements adoptés avant 1949 en faveur du droit des Tibétains à l'autodétermination. Ils demandaient notamment que Pékin accepte de dialoguer avec le Dalaï Lama. Le texte exigeait également l'instauration de contrôles sur le Parti communiste et l'ouverture d'un dialogue entre Pékin et l'île nationaliste de Taïwan, ainsi qu'une plus grande fermeté de la Chine pour réaffirmer sa souveraineté sur les îles revendiquées avec le Japon en mer de Chine. Cependant, la référence à l'autodétermination du Tibet a été la plus provocatrice, le sujet étant considéré comme tabou même dans les milieux dissidents.
(Source: AFP - Voir pages suivantes) (Tibet info 18 octobre 1996)