Xiao Gongqin, professeur d'histoire de Shanghai, s'interroge sur la possibilité de voir se réaliser la prophétie d'une alliance entre la Chine et le monde islamique, évoquée par certains géo-politiciens. "Ma réponse est non", indique M. Xiao, se rapportant aux "différentes perspectives historiques et culturelles" entre l'Extrême et le Proche-Orient."Le nationalisme chinois a surgi au XIXème siècle comme réponse à l'agression des puissances occidentales". Il est nourri de nos jours "par l'irrépentance de certains Japonais pour leur brutalité pendant la guerre, par le soutien des politiciens américains à 'l'indépendance' du Tibet et de Taïwan, ou par leurs efforts pour saper les efforts déployés par la Chine pour accéder à certaines organisations internationales". Mais le nationalisme chinois "n'est pas basé sur la religion", et les "valeurs rationnelles du confucianisme", ainsi que la "traditionnelle indifférence des Chinois à l'égard des différences parmi les nationalités, les mettent à l'abri de toute évolu
tion irrationnelle, radicale ou expansionniste", assure M. Xiao.
L'idée d'un conflit de civilisations relèverait, selon l'historien chinois, d'une attitude "paranoïaque", provoquée par la crainte de voir la Chine devenir une grande puissance.
M. Xiao entend ainsi réfuter la "théorie de la menace chinoise", dérivée, selon lui, des thèses soutenues par le livre de Samuel Huntington "Le choc des civilisations" Il ne fait cependant aucune allusion aux inquiétudes provoquées dans la région Asie-Pacifique par le poids de plus en plus lourd de la Chine, certains de ces pays ayant été confrontés au cours des siècles à l'expansionnisme du pouvoir impérial. (Source: AFP 20 novembre 96) (Tibet Info 1 décembre 96)