La campagne contre la criminalité lancée fin avril 96 en Chine est appelée à s'intensifier l'an prochain, selon un haut magistrat cité le 18 décembre par la presse, qui fait état ces derniers jours d'une multiplication des exécutions: du 12 au 18 décembre, 66 personnes ont été exécutées d'une balle dans la nuque dans le Guangdong (incluant 43 à Canton), 25 au Jiangxi (sud-est), 15 à Jilin (nord-est), 8 au Henan (centre) et 6 à Pékin. Mais le chiffre est inférieur à la réalité. Selon le Quotidien du Peuple, Ren Jianxin, Président de la Cour Populaire suprême déclarait: "Encouragés par les succès de cette année, nous allons approfondir encore la campagne 'Frapper fort' contre la criminalité, évitant tout relâchement dans le combat contre le crime. Le principal défi qui nous attend en 1997 est celui de l'élimination de toutes les menaces qui pèsent sur l'ordre social, en imposant un strict contrôle sur l'ordre public à travers tout le pays".Condamnée par les organisations de défense des droits de l'Homme, la campagne "Frapper fort" a été conçue comme une réponse vigoureuse à la montée de la criminalité. Depuis son lancement, au moins 2.200 personnes ont été exécutées et des dizaines de milliers ont été condamnées à mort avec sursis de deux ans (commuée généralement en prison à vie), à la réclusion à perpétuité ou à de lourdes peines de prison.
Le vice-ministre de la Sécurité publique Zhu Entao a affirmé le 17 décembre que "Frapper fort" s'était déjà traduite par une "amélioration sensible" de l'ordre public, le nombre de crimes au cours des 10 premiers mois de l'année étant en baisse de 2% par rapport à la même période de 1995".
Initialement prévue pour ne durer que 3 mois, "Frapper fort" s'est prolongée dans le temps, et dans certaines régions comme le Tibet ou le Xinjiang (nord-ouest) elle a étendu son champ d'action à la lutte contre les activités séparatistes et les pratiques religieuses illégales.
Amnesty International avait dénoncé cette campagne l'été 96, affirmant que le nombre des exécutions était "beaucoup plus élevé" que ne le laissaient penser la presse officielle. Amnesty dénonçait également "le climat de propagande intensive et hystérique servant à justifier des morts en masse" et citait que des exécutions ont été ordonnées par des autorités locales avec pour seul but de donner l'impression d'être en accord avec les objectifs fixés par Pékin. (Source: AFP 18 décembre 96) (Tibet Info - 29 décembre 96)